DIG/ Qui est réellement considéré comme pauvre au Gabon ? Sur quels critères se base t-on pour définir un Gabonais économiquement faible (Gef) ?
L’explosion du fichier de la CNAMGS qui indique que près de 1,2 million de Gabonais sont économiquement faibles laisse croire à une vaste supercherie entretenue par certains hauts cadres de l’administration publique pour en tirer des bénéfices financiers.
C’est certainement pour y voir clair et stopper les abus en tout genre que le gouvernement a décidé de lancer (enfin) une vaste enquête sur le sujet.
En effet, la ministre des Affaires sociales et des Droits de la femme, Prisca Koho Nlend, a annoncé, le 18 septembre 2020, au cours d’une réunion de cabinet avec la Cheffe du gouvernement, Rose Christiane Ossouka Raponda, le démarrage imminent d’une enquête nationale consacrée à la redéfinition du groupe de mots « Gabonais économiquement faibles ».
Cette enquête qui va débuter au mois de novembre prochain sera menée en partenariat avec la Banque mondiale.
Pour rappel, lors d’une interview accordée au quotidien L’Union en mars 2016, le directeur général de la CNMAGS de l’époque, le Pr Michel Mboussou, avait reconnu que des fraudes et des doublons avaient été détectés dans le fichier des GEF suite au croisement du fichier de la CNAMGS avec ceux de la CNSS, de la Solde et de l’ex- CDE.
Ce croisement des fichiers avait permis de détecter au total plus de… 90 000 enfants fictifs enregistrés dans le fichier de la Solde avec des faux actes de naissance.
Une découverte qui avait permis de faire des économies de l’ordre de 700 millions de FCFA par mois depuis février 2015.