Gabonisation des Banques : 5 Directeurs généraux sur des sièges éjectables

DIG / Lors du Conseil des ministres du 9 septembre 2025, le gouvernement gabonais a annoncé une mesure forte : les postes de Directeur général des banques devront désormais être occupés exclusivement par des Gabonais, ou, à défaut, par des ressortissants de la CEMAC justifiant d’une solide expérience locale.

Cette décision, explique le ministère de l’Economie, s’inscrit dans la stratégie de souveraineté économique portée par le président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui entend renforcer la présence nationale dans les secteurs stratégiques.

Le secteur bancaire est un enjeu majeur : bien que le Gabon ne compte que 7 établissements agréés par la COBAC, il est dominé par des filiales de grands groupes étrangers — Attijariwafa Bank (via l’UGB), Ecobank, Orabank, UBA, Citibank, et dans une moindre mesure AFG Bank — qui concentrent plus de 70 % des parts de marché et gèrent près de 2 800 milliards FCFA de dépôts.

Ainsi, sur les 7 Directeurs généraux des établissements bancaires recencés sur le territoire national, 2 seulement sont de nationalité gabonaise.

Il s’agit de Dimitri Kévin Ndjebi (BGFI Bank Gabon) et de Ghislain Mboumba (AFG Bank / Ex Bicig).

Les 5 autres Directeurs généraux expatriés devraient donc perdre leur fonction au profit des cadres nationaux.

Il s’agit des patrons actuels des établissements suivants  :

1/ UBA 

2/ UGB 

3/ Ecobank Gabon 

4/ Orabank Gabon 

5/ Ciibank Gabon 

Réflexion

Pourtant, derrière l’ambition politique se pose une question pratique : le vivier de cadres gabonais formés à la haute gestion bancaire reste limité.

Si certaines institutions ont déjà entamé des plans de relève — formation accélérée de talents locaux, création de postes de « Country Manager » ou réorganisation interne — d’autres craignent un déficit de compétences opérationnelles à court terme.

Bien accompagnée, cette réforme pourrait renforcer l’ancrage local du secteur, améliorer la prise en compte des réalités gabonaises et renforcer la confiance des citoyens.

Mais imposée sans délai de transition ni dispositif de montée en compétence, elle risque de décourager les investisseurs, de perturber la stabilité financière ou de conduire à des nominations.

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La Redaction

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