DIG/ La problématique de la mesure gouvernementale du gel des embauches dans la fonction publique a fait l’objet d’une conférence de presse animée, le 30 mars 2019 à la Chambre de commerce de Libreville, par l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima.
Selon lui, le gel des embauches dans la fonction publique est une mauvaise solution à un problème sérieux. En bon économiste de formation, Raymond Ndong Sima s’est appuyé sur les chiffres qui montrent le poids de la masse salariale sur le budget de l’Etat depuis 2013, l’année qui a précédé la chute des recettes pétrolières jusqu’en 2016.
Sur la base de ces chiffres, il en tire la conclusion selon laquelle la décision du gouvernement n’est pas la plus appropriée à la situation du Gabon.
« Le message porte sur la situation réelle dans laquelle nous nous trouvons parce que dans une collectivité, quand un problème apparaît, il est essentiel de l’analyser pour en tirer des conclusions. Et je dis que pour l’instant nous sommes dans une situation grave. Les sommes que nous affectons aux dépenses de salaire ne sont pas raisonnables, cela relève de la mauvaise gestion », a indiqué Raymond Ndong Sima.
L’ex-Chef du gouvernement ne s’est pas contenté uniquement de critiquer la décision gouvernementale. Dans son exposé, l’homme politique – par ailleurs ancien directeur générale de l’Economie- a aussi proposé des solutions qui paraissent à ses yeux les mieux adaptées.
« Il faut donc se préparer à d’autres formes d’actions et je propose en particulier qu’on abandonne l’option du gel de ces embauches pour privilégier la mise à la retraite des gens qui ont déjà un temps de travail et de cotisation suffisamment longue, parce que pour moi c’est une question de solidarité entre génération, de justice sociale et c’est une question qui sera, en terme de masse d’économie à dégager, beaucoup plus efficace que le gel des embauches », a-t-il proposé.
Aussi, pour Raymond Ndong Sima, il ne faut pas concentrer les efforts seulement sur la diminution des dépenses.
« Un effort très important doit être fait sur la collecte des recettes. Mais à ce stade, les deux ne marchent pas à la même vitesse. Le besoin de retrouver les équilibres est beaucoup plus fort que la capacité que l’on a d’accroître les recettes par l’amélioration du système de collecte. Il faut agir au plus vite sur la partie qui est la plus dangereuse », a insisté l’ancien Premier ministre.
Brice Gotoa
