DIG/ Comment a été gérée la manne financière (plusieurs milliards de francs) reçue depuis 2020 par le gouvernement de la part des bailleurs de fonds dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19 ?
Qui a bénéficié de ces fonds ? Comment ont-ils été répartis ?
Lors de sa dernière mission d’évaluation à Libreville ( du 8 au 14 décembre 2021) relative aux discussions sur la première revue de l’accord élargi au titre du Mécanisme Elargi De Crédit (MEDC), approuvé en juillet 2021, le chef de la délégation du FMI, Boileau Loko a, une nouvelle fois, invité le gouvernement à faire preuve d’une transparence totale dans la gestion des fonds alloués pour la riposte contre le coronavirus.
« Les services du FMI soulignent l’urgence (…) de publier le rapport d’audit des dépenses liées à la pandémie de COVID-19, et d’explorer les voies et moyens pour la publication des noms et nationalités des bénéficiaires des marchés publics », a insisté Boileau Loko.
Pourtant, dans une lettre d’intention adressée, le 23 juillet 2020, au Directeur général du Fonds monétaire international, le ministre de l’Economie et de la Relance de l’époque, Jean-Marie Ogandaga s’était engagé, au nom du gouvernement, à fournir un mécanisme de rapport distinct pour les dépenses Covid-19 et de tous les fonds reçus pour lutter contre la pandémie, afin d’assurer une comptabilité transparente.
Cet engagement devait comprendre la publication en ligne de tous les contrats de marchés publics y relatifs conformément au code des marchés publics en vigueur, accompagnés des informations sur les bénéficiaires de ces contrats dans les trente jours suivant chaque attribution de marché, et la publication en ligne des rapports sur l’exécution de ces marchés publics.
« Nous confierons à un cabinet réputé, la réalisation d’un audit indépendant de toutes les dépenses publiques et des appels d’offres liés à la pandémie, qui sera finalisé avec le soutien de la Cour des comptes, dont l’indépendance est inscrite dans la Constitution et notre loi organique relative aux finances publiques [n ° 020/2014, 21 mai 2015] », avait promis Jean-Marie Ogandaga.
Une promesse toujours non tenue par l’exécutif et qui commence à agacer le Fonds monétaire international (FMI).