DIG/ Le Conseil gabonais des chargeurs n’est pas épargné par le ralentissement de l’économie nationale. Comme bon nombre d’entreprises du secteur public et privé, la structure subit de plein fouet les contre-performances enregistrées particulièrement dans le secteur maritime où elle tire la quasi-totalité de ses revenus indispensables pour le financement de ses activités.
En effet, bien qu’étant un établissement public à caractère administratif, le CGC ne bénéficie pas d’une subvention directe de l’Etat. Son budget est essentiellement alimenté par les ressources tirées des commissions perçues sur le droit de trafic maritime, des frais de Bordereaux d’Identification Electronique de Traçabilité des Cargaisons (BIETC) et des cotisations des chargeurs.
Aujourd’hui, la situation est telle qu’elle a soulevé un vaste mouvement d’humeur de la part de ses employés qui réclament, à juste titre, le paiement de leurs arriérés de salaires.
« Comme tous les établissements publics ou privés, le CGC est victime de la mauvaise conjoncture économique et financière qui frappe notre pays. La réduction du trafic de fret maritime de l’ordre de 37% en 2017, a eu pour conséquence directe la baisse drastique de ses recettes budgétaires. En plus, les mesures d’interdiction des exportations de bois en grumes, des importations de véhicules d’occasion de plus de 5 ans, des importations de ciment, décidées par le gouvernement à juste titre et sans compensation financière pour le C.G.C, n’ont fait que fragiliser la situation financière de l’établissement, le mettant ainsi dans l’incapacité d’assurer le financement de son fonctionnement. A cela s’ajoute, les mesures de réduction successive du taux de la commission perçue auprès des armateurs sur les droits de trafic maritime (5% et 4%), aux fins de lutter contre la cherté de la vie. L’ensemble de ces mesures représentent, entre 2012 et 2017, un manque à gagner important pour le CGC », explique Liliane Nadège Ngari épouse Onanga Y Obéghe.
En plus de cette morosité, le C.G.C est confronté également, soutient son patron, à la résistance des armateurs de navires minéraliers à s’acquitter de la commission sur les droits de trafic, en violation des dispositions de l’article 10 de l’ordonnance n°009/PR/2014 du 20 Août 2014.
Parmi les représentants de navires minéraliers récalcitrants se trouvent SAGA-Gabon du groupe Bolloré transport et logistique ou encore la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) qui refuse catégoriquement de s’acquitter de la redevance prévue par les textes en vigueur.