DIG/ Le conflit russo-ukraine va t-il remettre sur la table la problématique de l’augmentation du prix de la baguette de pain au Gabon ?
En effet avec la flambée des cours de blé (+ 40%), producteurs et boulangers craignent déjà des répercussions sur leurs activités.
Et cela en raison notamment du mutisme du gouvernement qui tarde toujours à communiquer sur le montant de la subvention qu’elle va allouer aux 2 producteurs locaux de farine de blé que sont la Société meunière et avicole du Gabon (Smag) et Foberd Gabon.
Face à cette situation, le syndicat national des boulangers du Gabon, par la voie de son président, s’est dit très préoccupé.
« Evidemment qu’il y aura encore une augmentation du sac de farine causé par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. C’est clair que systématiquement, ça va se répercuter sur le prix de la baguette de pain.
Sauf si le gouvernement trouve une solution pour amortir les conséquences de cette crise », a indiqué Yaser Jaber Nguembet.
Pour le directeur général de la Smag, Bruno Lardit, le gouvernement doit prendre des mesures d’urgence pour éviter « la catastrophe ».
« Le blé peut représenter jusqu’à 80% du coût de fabrication de la farine. La hausse continue du blé que nous connaissons depuis plus d’un an maintenant a donc un impact direct sur le prix de la farine qui aurait dû logiquement augmenter dans les mêmes proportions ; c’est-à-dire passer de 16.000 Fcfa pour un sac de 50 kg jusqu’à près de 29.000 Fcfa avec la crise actuelle !
Pour préserver le panier de la ménagère et le prix du pain, le gouvernement n’a cependant pas souhaité qu’une telle répercussion se fasse et a bloqué les prix depuis plusieurs mois. Après un premier compromis transitoire trouvé au mois de janvier dernier avec un prix limité à 19.000 Fcfa le sac, il est nécessaire aujourd’hui de mettre en place des mesures fortes pour que l’on puisse toujours produire de la farine.
En effet, à très court terme, bloquer les prix de la farine avec une telle envolée du prix du blé, c’est risquer de ne plus avoir les moyens de payer le blé nécessaire au renouvellement suffisant des stocks, ce qui pourrait conduire in fine à une pénurie, un scénario que nous souhaitons tous éviter.
Tout dépend donc maintenant de la politique que le gouvernement souhaite mettre en place. Si des pays voisins, comme le Cameroun, ont déjà procédé à une hausse significative de la farine (24.000 Fcfa le sac de 50 kg) et du pain (baguette à 150 Fcfa), les autorités ont souhaité entamer ici des discussions avec les opérateurs du secteur pour voir comment faire face au problème.
La seule chose que nous souhaitons est que les solutions qui seront retenues puissent se mettre en place le plus rapidement possible. Il y a urgence », a t-il prévenu dans un entretien accordé au quotidien L’Union.