DIG/ L’affaire Hervé Patrick Opiangah, marqué par sa disparition, son exil et son retour spectaculaire sous escorte de la Garde Républicaine, cristallise les tensions entre justice, pouvoir et économie au Gabon.
Une disparition aux relents judiciaires
En effet, l’absence prolongée du PDG de la SOGADA a alimenté toutes les rumeurs. Officiellement, Opiangah avait quitté le pays après avoir été convoqué par la police judiciaire à la suite de poursuites pour des accusations graves : séquestration de mineur, inceste et viol sur sa fille, portées par son ex-épouse.
Cette fuite en exil a nourri les spéculations sur la solidité de son leadership et sur les véritables raisons de son éloignement.
Un retour en grande pompe
Sa réapparition à Libreville, soigneusement scénarisée, pose question. Escorté par la Garde Républicaine, il semble vouloir démontrer sa force, réaffirmer son autorité et envoyer un signal clair à ses détracteurs.
Mais cette mise en scène soulève des interrogations : bénéficie-t-il d’un soutien politique de haut niveau ? Cherche-t-il à rassurer ses partenaires économiques ? Ou à se repositionner dans un contexte marqué par des luttes d’influence ?
Une affaire emblématique des ambiguïtés gabonaises
Au-delà de sa personne, cette séquence interroge sur la stabilité et la gouvernance de la SOGADA, maillon essentiel de la stratégie agricole nationale et du Plan d’Accélération de la Transformation.
L’entreprise peut-elle fonctionner sereinement dans un climat aussi trouble ? Les partenaires et investisseurs resteront-ils confiants ?
L’affaire Opiangah illustre plus largement les zones grises du pouvoir gabonais : entre justice et politique, opacité et communication, protection et fragilité.
Si son retour marque une réapparition spectaculaire, il n’efface pas les zones d’ombre — ni les questions de transparence et de redevabilité qui persistent dans la gouvernance des élites.
