ITIE-Gabon : Les inquiétudes de la société civile face aux nouvelles dérives

DIG/ Alors que le Gabon prend une part très active, du 10 au 11 novembre 2025 à Lusaka en Zambie, au Forum régional sur la mise en œuvre de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, le Collège élargi de la société civile au Groupe multipartite de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives au Gabon (ITIE-Gabon) a tenu une conférence de presse, le 10 novembre 2025 à Libreville pour alerter sur la situation critique que traverse le processus ITIE dans le pays.

À travers la voix de son point focal, Guy René Mombo Lembomba, la société civile a dressé un constat sévère, mêlant reconnaissance des efforts entrepris et dénonciation des blocages persistants.

Malgré la publication de plusieurs rapports entre 2022 et 2024 et un score de 73,5/100 lors de la validation internationale de 2024, les mêmes difficultés structurelles refont surface, dénonce la société civile.

Il s’agit notamment de l’absence de programme sectoriel dédié à l’ITIE dans les lois de finances, l’exécution budgétaire chaotique, les pertes massives de crédits, les lenteurs administratives et le manque de moyens logistiques.

« Le taux moyen d’exécution budgétaire depuis 2022 n’a pas dépassé 25 %, plusieurs dotations ayant été amputées ou réaffectées à d’autres programmes.

Ces obstacles compromettent la continuité du processus et réduisent considérablement l’impact des activités de transparence sur le terrain », a regretté Guy René Mombo Lembomba.

Cependant, malgré ces entraves, des progrès ont été relevés, reconnaît le collectif de la société civile. En l’occurrence, une meilleure adhésion aux principes de l’ITIE, une implication accrue de la Cour des comptes et amélioration du partage d’informations entre les institutions publiques.

La société civile estime qu’une refondation est désormais indispensable.

Elle appelle donc à un Conseil présidentiel spécial pour redéfinir les objectifs du processus à l’horizon 2032, sécuriser le budget de l’ITIE-Gabon et aligner son action sur le pilier gouvernance et institutions du projet de société présidentiel.

« Sans une volonté politique forte et une réorganisation structurelle en profondeur, le pays risque de compromettre ses engagements internationaux et les avancées durement acquises depuis sa réintégration », a prévenu Guy René Mombo Lembomba.

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La Redaction

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