DIG / Alors que les coupures d’électricité continuent de susciter l’exaspération des usagers, la Société d’électricité du Gabon (SEEG) tente de rassurer : le pays n’est pas en panne, mais en transition énergétique.
Dans un entretien paru dans L’union du 27 octobre 2025, le Directeur Général Steve Saurel Legnongo a dressé un tableau réaliste des défis structurels auxquels le secteur est confronté — entre ressources hydrauliques insuffisantes, réseau vieillissant et dépendance accrue aux solutions thermiques coûteuses.
Recours coûteux à la centrale flottante
Le principal levier de production électrique du Gabon reste l’hydroélectricité. Pourtant, le barrage de Tchimbelé — pilier de l’alimentation du Grand Libreville — ne fonctionne actuellement qu’à 40 % de sa capacité, son niveau d’eau ayant chuté à 517 mètres, loin des 531 mètres requis en période normale.
Cette baisse drastique contraint la SEEG à recourir à des sources alternatives, bien plus onéreuses.
Pour combler le déficit, une nouvelle centrale thermique flottante de 150 MW du groupe Karpowership sera prochainement intégrée au réseau.
Si cette solution d’urgence devrait stabiliser l’offre dans la capitale, elle pèsera, indique t-on, très lourd sur les finances publiques.
On évoque des centaines de millions de francs par mois.
De plus, d’après plusieurs indiscrétions, depuis septembre 2025, cette centrale turque dénommée « Deniz Sultan » serait incompatible avec les installations de la SEEG.
D’où toutes les complications techniques pour la raccorder.
Modernisation et diversification : le double pari de la SEEG
Face à ces contraintes, la SEEG mise sur deux autres axes stratégiques. D’une part, la modernisation du réseau de distribution, notamment via le renforcement des lignes à 90 kV et la sécurisation des sous-stations.
D’autre part, une diversification du mix énergétique : outre la poursuite des projets hydroélectriques (Kinguelé-Aval, Nguémédi, Impératrice), l’entreprise explore activement le solaire et l’éolien.
L’objectif affiché ? Atteindre 80 % d’électricité d’origine hydraulique d’ici 2030, contre 54 % aujourd’hui.



