DIG/ Huit (8) directeurs généraux en 5 ans, des soupçons de détournements et d’enrichissements illicite de ses cadres dirigeants, absence de maitrise de la masse salariale, prolifération de sous-traitants au sein de l’entreprise, faiblesse de trésorerie, inopérabilité de la structure organisationnelle…
La situation de la SEEG inquiète de plus en plus les autorités de la transition. Lesquelles craignent un dépôt de bilan après le diagnostic catastrophique établi par les syndicats-maisons.
Le Chef du gouvernement Raymond Ndong Sima a convoqué d’urgence, le 11 octobre 2023, le directoire de l’entreprise pour une réunion de crise.
«Nous avons plusieurs problèmes. Nous avons des problèmes en termes d’efficacité de la gestion courante en ce qui concerne notamment la mise au pas de nos collègues (…).
L’augmentation des prix de combustibles ont vraiment fragilisé notre exploitation» et «ne sont pas traduits par une revalorisation de nos prix de vente», a expliqué le PCA de la SEEG, Christophe Jocktane Lawson.
Ce dernier a suggéré une recapitalisation de la SEEG. Une option rejetée par le chef du gouvernement.
«Je ne suis pas sûr que recapitaliser la société réglerait le problème.
Est-ce que le début du problème ce n’est pas dans le corps de métier même de la SEEG ?», s’est interrogé Raymond Ndong Sima.
Depuis la fin de la concession avec Veolia en 2018, la SEEG navigue en eaux troubles.
D’après les responsables syndicaux, l’entreprise publique n’aurait pas clôturé ses comptes depuis 2019 (2019-2020-2021) avec des pertes estimées à 30 milliards de francs en 2022.
Le montant des impayés de la clientèle domestique (privée et industrielle) s’élèverait, susurre- t-on, à plus de 250 milliards à la SEEG.
Malgré la mobilisation de 100 milliards de francs à son profit par le groupe BGFI Bank pour le financement des projets de développement en eau et en électricité, rien ne semble avoir été impulsée, dénonce le Syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et de l’électricité (Syntée+).