DIG/ Au cours de la visite officielle du ministre des Transports, le 18 juin 2018 au sein de la Sogatra, le directeur général de cette entité publique, Alphonse Oyabi-Gnala, a sollicité la médiation du membre du gouvernement pour obtenir le reste de la subvention annuelle équivalente à un montant de 4 110 457 838 milliards de FCFA auprès du ministère du Budget.
Selon le patron de la Société gabonaise de Transport, cette somme servira à payer le personnel qui enregistre actuellement des arriérés de salaires de 5 mois (février, mars, avril, mai et juin 2018).
« La subvention allouée en 2018 est de 3 945 244 439 FCFA sur une prévision annuelle de 8 054 643 268 FCFA. Donc le ministre du Budget doit encore nous verser 4 110 457 838 qui représentent les salaires impayés à ce jour de : février, mars, avril, mai et juin 2018 », a t’il indiqué.
Impossibilité* Malheureusement, le ministre des Transports n’a pas hésité à réfuter cette argumentation en arguant l’impossibilité du gouvernement de débourser actuellement cette somme colossale et en dénonçant la mauvaise gestion de la subvention et des recettes propres de la Sogatra.
« Vous avez déjà sollicité une subvention de 671 millions mensuel à l’Etat gabonais qui sont l’effort des autres Gabonais. Vous devez comprendre qu’à un moment donné cela devient un peu compliqué. Dans le sens où l’Etat gabonais a consenti un investissement lourd, que j’ai eu le plaisir de visiter tout à l’heure au niveau d’Owendo, l’acquisition de plus de 125 bus, et l’acquisition en moins de deux ans de 140 taxis compteurs. A ce jour plus rien n’existe », a t-il déploré. Avant de fustiger les faibles résultats de cette entreprise : « Ce que j’entends en venant ici c’est que l’Etat doit encore consentir un nouveau sacrifice au détriment des frais médicaux, de la route, de la formation, de la sécurité et une dotation budgétaire de près de 4 milliards. Nous parlons bien de 4 milliards, on a tendance à s’amuser avec les chiffres dans ce pays. On parle de 4 milliards mais pour quel résultat ? Pour quel travail fait ? Pour quel objectif ? Pour quelle vision ? Donc je pense que vous avez tous compris les difficultés qu’a le gouvernement gabonais à décaisser aussi facilement 4 milliards de FCFA. ».
Cependant, cette situation d’arriérés de salaires devient de plus en plus intenable pour le personnel qui ne parvient plus à faire face à ses charges au quotidien.
« Nous avons 5 mois sans salaires, imaginez un peu notre état d’esprit. Il y a certains agents qui ont été expulsés par leurs bailleurs faute de moyens. Si vous demandez à mon collaborateur, il vous dira certainement qu’il n’a même plus de quoi pour acheter une bouteille de gaz… », peste un agent dépité par cette situation.
D.B.M