DIG/ L’objectif inavoué du gouvernement d’atteindre les zero cas actifs à la pandémie de la Covid-19 pourrait bien jouer des tours à l’exécutif.
Selon le dernier rapport du PNUD sur « L’impact socio-économique de la Covid-19 au Gabon », l’économie gabonaise pourrait subir les conséquences des mesures de confinement (total ou partiel) prises pour contenir la
propagation du virus.
« Ce confinement oblige beaucoup d’entreprises à ne pas tourner à pleine capacité ou aller vers la cessation d’activités.
Il conduit ainsi à la sous –utilisation des capacités de production avec à la clé la réduction de l’offre de travail et de la productivité du travail.
En outre, la réduction de demande de travail pourrait émaner des travailleurs ayant contracté la Covid-19, des restrictions de déplacements et des mesures de quarantaine », indique les auteurs du rapport.
Pour le Pnud, cette contrainte déstabilise massivement l’activité de nombreux secteurs de services dont la fourniture nécessite des contacts humains, mais aussi de l’industrie.
Les secteurs des transports, de l’hôtellerie-restauration, des services aux ménages (récréatifs, loisir, soins…) sont lourdement impactés.
Par ailleurs, ajoute l’organisme onusien, cette situation serait plus difficile pour le secteur informel dont certains pans sont caractérisés par la précarité des emplois et la fragilité financière de leurs modèles d’affaires face à des
chocs ponctuels.
« Les informations disponibles montraient qu’en 2010, 32% des emplois étaient considérés comme précaires dont une large part exercée dans le secteur informel (57% en 2010 contre 44% en 1985) et une plus grande exposition des femmes (39,1% contre 27,7% pour les hommes).
Cette situation a dû se détériorer depuis 2010 car l’emploi dans le secteur informel, en particulier les activités de services (transport, commerce, restauration, couture, réparation mécanique…) ne fait que croître depuis 1985.
Or, ce secteur de refuge pour beaucoup de personne en situation de recherche d’emploi est le plus touché par les mesures de confinement total ou partiel. Il en serait de même des petits agriculteurs des zones rurales qui verront se rétrécir leurs débouchés dans les zones urbaines, en particulier à Libreville.
Les conséquences de cette situation sur l’emploi (chômage technique, perte d’emplois, baisse de productivité) pourraient engendrer des effets de second tour sur l’activité économique du fait du recul de la consommation des ménages qui verraient leurs revenus baisser », prévient le PNUD.