DIG/ Vingt-quatre heures après avoir annoncé la suspension pour un an de la chaîne publique France 2 pour avoir rediffusé à la veille de l’indépendance, le documentaire à controverse de Complément d’enquête intitulé « Le clan Bongo, une histoire française », la Haute autorité de la communication a mis a exécution sa décision en intimant l’ordre à la représentation locale du groupe Canal de couper depuis Paris le signal de France 2.
Sur la chaîne 42 du bouquet Canal+ attribué à France 2 , on peut déjà lire ce message « Ce programme n’est pas accessible dans votre zone de résidence » . Idem sur le bouquet TNT.
Dès l’annonce de cette décision, Reporters sans frontières (RSF) a condamné sans réserve la suspension de la chaîne France 2. Des décisions qui témoignent, selon l’organisme français, de la préoccupation de l’organe de régulation à protéger les intérêts du pouvoir plutôt qu’à défendre la liberté de la presse.
« La HAC se trompe de combat et se discrédite. En suspendant des médias qui enquêtent sur des sujets d’intérêt général, elle se pose en défenseur des intérêts du régime au lieu de défendre la liberté de la presse garantie par la constitution. C’est un signal inquiétant envoyé aux journalistes qui souhaitent mener des investigations sur les plus hauts responsables politiques du pays », a estimé Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.
Six mois après sa création, s’inquiète Reportes sans frontières, le nouveau régulateur gabonais a déjà suspendu cinq médias dont plusieurs de manière arbitraire, juge RSF.
En effet, en juin, RSF avait dénoncé la suspension pour un mois de la chaîne de télévision Média+ pour le simple fait d’avoir refusé d’ouvrir ses locaux aux agents de la HAC. La sanction avait finalement été levée quelques jours plus tard.
Le 9 août, le journal La Loupe a également été suspendu pour un mois pour des propos jugés “contraires à la déontologie et à l’éthique” visant des proches du régime.