DIG/ Alors que plusieurs pays africains hésitent à mettre en confinement total leur population en raison de la fragilité de leur économie et de leur structure en majorité souterraine, le Gabon a opté, depuis le lundi 13 avril 2020, pour cette mesure radicale.
Pourtant, selon un précédent rapport du Fonds monétaire international (FMI), le Gabon est le pays d’Afrique centrale où le secteur informel est le plus important.
Il représenterait entre 40 et 50 % du PIB. Sur le continent, le pays se classe au 33e rang sur 37 pays étudiés.
Pour bon nombre d’observateurs, le risque d’une aggravation de la précarité des ménages qui vivent le « jour le jour » du petit commerce informel est bien réel, malgré les dispositions exceptionnelles décrétées par le gouvernement pour les soulager (Banque alimentaire, prise en charge des loyers, gratuité de l’eau et de l’électricité…)
Interpellé sur cette problématique de paupérisation des couches les plus défavorisées, le Chef de Mission du FMI pour le Gabon, Boileau Loko, a donné son point de vue.
« Il est clair que les mesures de confinement vont entraîner une interruption de nombreuses activités informelles et aggraver la précarité des ménages qui en dépendent.
Compte tenu de la taille du secteur informel en Afrique, les gouvernements nationaux devraient prendre des mesures pour aider notamment les populations les plus vulnérables.
A cet égard, les initiatives de support envisagées par les autorités Gabonaises semblent aller dans le bon sens. A moyen et long terme, la protection sociale devrait rester une priorité/
(…) Les autorités gabonaises ont réagi rapidement à la pandémie en annonçant une série de mesures pour contrôler et limiter sa propagation.
Ces mesures qui comprennent notamment le confinement, permettent de contenir la pandémie et de sauver des vies humaines, la priorité des priorités.
Mais la pandémie de Covid-19 et la chute simultanée des prix du pétrole causent de grandes difficultés pour l’économie nationale.
Nous nous attendons à une contraction de l’activité économique et une dégradation des comptes publics « , a indiqué Boileau Loko dans un entretien accordé au quotidien L’Union.