DIG/ Le Gabon va procéder à une révision à la hausse de sa loi de finances 2024.
Ainsi, les principales hypothèses sur lesquelles repose le cadrage macroéconomique et budgétaire 2024 sont arrêtées comme suit :
– une production pétrolière qui devrait progresser de +3,4% à 11,4 millions de tonnes métriques en 2024 contre 11 millions de tonnes prévues à l’initiale ;
-une amélioration du prix du baril du pétrole gabonais de 9,7% à 79,0 USD en 2024 contre 72,0 USD le baril dans la loi de finances initiale ;
– une production de manganèse qui devrait augmenter de 2,2% à 10,3 millions de tonnes en 2024 après 11,1 millions de tonnes initialement prévu ;
– un prix de vente du manganèse en baisse de 24% à 134,1 dollars US la tonne en 2024 contre 176,5 dollars US prévu dans la loi de finances initiale ;
– une production de bois débité en hausse de 0,6% à 1,4 million de tonnes en 2024 comparativement aux prévisions initiales ;
– une appréciation du taux de change du dollar américain de 1,2% à 600,6 FCFA en 2024 par rapport à 593,6 FCFA prévu dans la loi de finances initiale.
Sur la base des principales hypothèses arrêtées par le cadrage macroéconomique et budgétaire, le projet de budget de l’État est équilibré en recettes et en dépenses à 4.493,4 milliards FCFA contre 4.162 milliards FCFA, soit une hausse de 331,4 milliards FCFA.
S’agissant de Ressources, les recettes budgétaires nettes qui comprennent les recettes du budget général et celles des comptes spéciaux, sont évaluées à 2.862,2 milliards FCFA contre 2.729,7 milliards FCFA arrêtées dans la LFI 2024, soit une hausse de 132,5 milliards FCFA.
Les recettes affectées aux tiers, constituées des prélèvements au profit des collectivités locales (26 384 951 566 FCFA), des organismes internationaux (16 486 039 329 FCFA) et aux établissements publics (65 151 481 409 FCFA) s’établiraient à 108,0 milliards FCFA contre 105,2 milliards FCFA en LFI, soit une augmentation de 2,7 milliards FCFA.
Quant aux ressources de trésorerie et de financement, elles se chiffreraient à 1.523,3 milliards FCFA dans le projet de loi de finances rectificative 2024 contre 1.327,1 milliards FCFA arrêtées dans la LFI, soit un accroissement de 196,2 milliards FCFA, imputable au recours à l’émission de titres publics.
Les dépenses de l’État, nettes des affectations aux tiers (108,0 milliards FCFA), évaluées à 4.385,5 milliards FCFA, sont reparties en dépenses budgétaires (2.818,4 milliards FCFA) et en charges de trésorerie et de financement (1.567,1 milliards FCFA).
La charge pour l’État pour ce qui concerne le service de la dette se chiffre à 1.952,2 milliards FCFA, représentant une proportion de 44,5% des dépenses de l’État nettes des affectations aux tiers. Les dépenses budgétaires, nettes des prélèvements au profit des tiers, composées de celles du budget général évaluées à 2.588,9 milliards FCFA et des comptes spéciaux arrêtées à 229,5 milliards FCFA contre respectivement 2.331,2 milliards FCFA et 237,7 milliards FCFA, sont en augmentation de 249,6 milliards FCFA.
Les dépenses du budget général, réparties entre 31 missions de politiques publiques, comprennent :
– les charges financières de la dette qui se décomposent en intérêts sur dette extérieure et intérieure, seraient projetées à 388,4 milliards FCFA contre 378,4 milliards FCFA dans la loi de finances initiale, soit une augmentation de 9,9 milliards FCFA ;
– les dépenses de personnel se stabiliseraient à 771,7 milliards FCFA.
Elles se composent de la solde permanente, des rémunérations des autres catégories de salariés, des vacations et des indemnités de sessions. Cette stabilisation s’expliquerait par le maintien des mises en solde intervenues au second semestre 2023 des agents publics (1.000 enseignants, 1.600 gardes républicains, personnel médical, etc.) et les 8.000 régularisations des situations administratives prévues en 2024 ;
Les dépenses de biens et services connaîtraient une hausse de 40% par rapport à l’initiale, pour s’établir à 396,6 milliards FCFA au collectif budgétaire 2024.
Cette hausse s’expliquerait particulièrement par la forte augmentation des dépenses liées au référendum (+27 milliards FCFA), des remboursements de la TVA (+30,7 milliards FCFA) et des besoins additionnels de l’Administration publique (+48,0 milliards FCFA) ; – les dépenses de transferts sont projetées à 393,3 milliards FCFA contre 352,2 milliards FCFA à l’initiale, soit une hausse de 41,0 milliards FCFA.
Cette variation s’expliquerait principalement par le relèvement du soutien aux prix des produits pétroliers (+35,1 milliards FCFA) et par la prise en compte des besoins additionnels de l’Administration publique (+6,7 milliards FCFA).
Ces trois rubriques qui composent les dépenses de fonctionnement de l’État représentent 60,3% des dépenses du budget général.
Les dépenses d’investissement s’établiraient à 589,7 milliards FCFA contre 497,8 milliards de FCFA en loi de finances initiale, soit une augmentation de 91,9 milliards FCFA. Cette hausse est une conséquence de la prise en compte dans le budget de l’État des dépenses prioritaires du CTRI au profit des secteurs de la route, de l’éducation, de la santé et des transports ;
Les autres dépenses, en hausse de 2,4 milliards FCFA par rapport à l’initiale, se situeraient à 49,3 milliards FCFA. Cette variation s’expliquerait principalement par la restructuration des entreprises (+2,4 milliards FCFA).
Les comptes spéciaux, regroupés en 12 missions, sont évalués à 229,5 milliards FCFA dont plus de la moitié consacrée aux comptes sociaux (127,0 milliards FCFA).
Ils sont décomposés par titre comme suit :
– 17,5 milliards FCFA en dépenses de biens et services, en baisse de 0,1 milliard FCFA par rapport à l’initiale. Ces dépenses sont destinées au développement du sport (-0,3 milliard FCFA) et à la salubrité publique (- 0,7 milliard FCFA) ;
– 120,6 milliards FCFA en dépenses de transferts, en baisse de 2,3 milliards FCFA essentiellement expliqués par le Compte d’Affectation Spécial Salubrité publique ;
– 81,4 milliards FCFA en dépenses d’investissement, en baisse de 15,8 milliards FCFA. L’entretien routier (-17,0 milliards FCFA), la Salubrité publique (-0,5 milliard FCFA et la promotion du sport (-0,3 milliard FCFA) absorbent l’essentiel de cette variation.
En hausse de 5,3 %, les charges de trésorerie et de financement se chiffreraient à 1.567,1 milliards FCFA contre 1.487,9 milliards FCFA en loi de finances initiale. L’essentiel de ces charges est consacré à l’amortissement de la dette soit 1.563,8 milliards FCFA, dont 775,6 milliards FCFA pour la dette extérieure.