DIG/ L’ancien Premier ministre gabonais, Daniel Ona Ondo, est dans de sales draps.
Selon les révélations de l’hebdomadaire Jeune Afrique, le nouveau président de la commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), Baltasar Engonga Edjo’o, a décidé d’ouvrir une enquête sur des supposés faveurs financières attribuées à ses proches.
Le 15 aôut 2023, il a ainsi engagé un vaste redéploiement du personnel. Un mouvement provisoire, en attendant les conclusions de l’audit financier, comptable, du patrimoine et des ressources humaines, conduit par le cabinet Performances et initié par lui, seront connues.
Ce coup de balai touche principalement des proches de son prédécesseur, Daniel Ona Ondo. Jusque-là représentante de la Cemac à Libreville, Joëlle Rebecca Zoua Ona, fille de l’ancien premier ministre gabonais, est envoyée en complément d’effectif à la représentation du Congo.
Son oncle, Joseph Désiré Ondo Ngoua, qui occupait le poste de directeur des affaires administratives et financières, subit le même sort en étant affecté à N’Djamena, tout comme Lionel Ngwessy Malaga, le dernier directeur de cabinet de Ona Ondo.
Son cousin, Loïc Francky Ondo Ona, responsable de la communication de la commission, doit rejoindre Bangui.
Remplacé lors du sommet des chefs d’Etat du 17 mars à Yaoundé, Daniel Ona Ondo avait en effet alloué des gratifications financières entre les mois de mars et avril, qui se traduisaient par des « primes exceptionnelles de bonne séparation de fin de mandat » de 280 millions de francs CFA (plus de 426 857 euros) à 11 personnes, dont dix fonctionnaires communautaires.
Le Gabonais s’était au passage attribué 50 millions de F CFA.
Il a en outre accordé des « aides exceptionnelles » à des agents, ainsi que des « bonifications d’échelons », ayant permis à certains de bénéficier de cinq échelons d’un coup.
Or « le gain d’un échelon correspond à une augmentation moyenne de plus de 200 000 F CFA sur le salaire », précise une source.
Joëlle Rebecca Zoua Ona et Joseph Désiré Ondo Ngoua ont, par exemple, profité chacun d’une aide de 20 millions de F CFA et de la bonification. Si la première a été gratifiée de 20 millions de F CFA supplémentaires de prime – soit 40 millions en tout –, comme Loïc Francky Ondo Ona, le second ainsi que Lionel Ngwessy s’en tirent avec 30 millions de F CFA chacun.
Estimant que les gratifications financières concédées n’ont aucune base légale, l’Équato-Guinéen ajoute : « Vous conviendrez d’ailleurs qu’elles frisent l’enrichissement sans cause, si ce n’est le délit de concussion, et qu’elles ne peuvent à cet égard prospérer au sein d’institutions responsables. »
Des arguments convaincants aux yeux des juges communautaires qui ont estimé, le 5 juillet, que ces actes doivent par conséquent être annulés, et les fonds versés remboursés.
(Source : Jeune Afrique)