DIG/ La décision du gouvernement de taxer les transactions électroniques à compter de 2025 pour financer certains projets contenus dans le PNDT n’est pas du tout du goût de l’Association gabonaise des usagers de banques (Agub).
Dans un entretien exclusif accordé au quotidien L’Union, Son président Gildas Ndzengue Mbomba, promet d’utiliser tous les moyens nécessaires pour faire reculer l’exécutif.
« Ma réaction est comme celle tous les utilisateurs de services de mobile money et de mobile bancaire du Gabon, nous ne voulons pas de cette nouvelle taxe.Pour envoyer de l’argent à nos parents au village, cela nous coutera plus chère, cette taxe viendra appauvrir encore plus les consommateurs.
C’est envoyer là, un mauvais signal aux consommateurs, c’est une mesure qui limitera l’inclusion financière, le gouvernement dit lutter contre la vie chère mais on rajoute des nouvelles taxes et impôts sur le dos des consommateurs. Il est regrettable de constater qu’au lieu d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages, le gouvernement fait le choix de le baisser.
Plutôt que de chercher à augmenter les revenus de l’État en taxant davantage les consommateurs des services financiers en violation de l’article 5 du titre 2 du Règlement N°01/20/CEMAC/UMAC/COBAC relatif à la Protection des Consommateurs des Services Bancaires dans la CEMAC et l’article 2 du Règlement COBAC-R /2020/04 relatif au Service Bancaire Minimum Garanti , comme c’est le cas avec la taxe de 2% sur les retraits en espèces égal ou supérieur à 5 millions de Francs CFA cumulés dans le mois dans les établissements de crédit, le gouvernement devrait explorer d’autres moyens tel que faire partager les charges sur les bénéfices des prestataires de monnaie électronique, taxer les multinationales du numérique tel que Facebook, google, développer des infrastructures afférentes à la digitalisation des services financiers de l’État pour une meilleure collecter des impôts, renforcer le déploiement de la fibre optique pour réduire les coûts des services en faveur des consommateurs (…)
Taxer les dépôts, c’est décourager les abonnés à déposer leur argent dans le circuit économique formel, c’est favoriser l’utilisation du cash, ce qui serait une grossière erreur de la part de l’État car cela contribuera à réduire le volume de transaction financière électronique dans notre pays et engendrera, à une vitesse grand V, la création des réseaux de transfert d’argent parallèles dans l’informel.
Actions à venir
« Nous avons adressé plusieurs correspondances notamment au gouvernement pour demander la suppression pure et simple de ce projet de taxe et au Président de l’Assemblée Nationale de la Transition pour le rejet de ce projet par les députés de la transition qui sont avant tous des consommateurs.
Nous n’envisageons aucune action pour le moment mais nous n’excluons pas de rentrer en grève. La grève des consommateurs, c’est le boycott, nous pourrons appeler les consommateurs du Gabon à boycotter les services de mobile money, en se désabonnant massivement ou en mettant leur téléphone en mode avion pendant plusieurs heures, chaque jour, pendant de nombreuses semaines sur toute l’entendue du territoire national ».