DIG / Alors que les critiques internationales s’intensifient sur la trajectoire budgétaire du Gabon, le ministre d’État en charge de l’Économie, Henri-Claude Oyima, a apporté une clarification majeure : aucun emprunt ne sera utilisé pour financer les dépenses de fonctionnement de l’État — ni les salaires, ni le service de la dette, ni les charges administratives courantes.
Cette annonce, formulée dans un post LinkedIn le 6 octobre 2025, intervient 72 heures seulement après le rapport accablant de Fitch Ratings, qui jugeait « irréaliste » le Projet de loi de finances 2026 et mettait en garde contre un déficit projeté à 25–27 % du PIB et une dette publique susceptible d’atteindre 106 % du PIB.
Face à ces inquiétudes, le gouvernement entend rassurer les partenaires financiers et imposer une discipline budgétaire stricte.
À cet effet, deux mesures clés seront mises en œuvre :
-La création d’un comité national de suivi, piloté par le ministère de la Planification, chargé de superviser tous les projets co-financés ;
-L’ouverture d’un compte dédié par projet, garantissant une traçabilité totale des fonds et des décaissements, en coordination avec les bailleurs (Banque mondiale, BAD, AFD, etc.).
« Nous sommes confiants dans l’avancement des discussions avec nos partenaires », a affirmé le ministre, soulignant que les emprunts serviront exclusivement à financer des investissements productifs — infrastructures, énergie, transformation industrielle — et non à combler des déficits structurels.
En clair, le Gabon répond point par point aux réserves de Fitch Ratings :
-Pas de financement du fonctionnement par la dette ;
-Transparence renforcée sur l’usage des financements externes ;
-Séparation stricte entre dépenses courantes et investissements.
Reste désormais à prouver sur le terrain que cette discipline sera respectée — une condition essentielle pour regagner la confiance des marchés et, surtout, obtenir le soutien du FMI, jugé « peu probable » tant que le déficit restera à des niveaux aussi élevés.



