PLF 2026 : Les principales hypothèses macroéconomiques du Gabon

DIG/ Le ministère de l’Economie et des Finances a présenté, lors du Conseil des ministres du 8 septembre 2025, le projet de loi de finances 2026 qui repose sur des hypothèses qui allient, indique le département géré par Henri-Claude Oyima, « prudence et ambition tout en étant réalistes », tenant compte des évolutions sectorielles et de l’environnement international :

– Secteur pétrolier : une légère contraction de la production estimée à -3 % (11,4 millions de tonnes métriques), atténuée par une progression du prix du baril de +5 % (65,1 USD).

– Secteur minier : une baisse conjoncturelle de la production de manganèse de -3,3 % (8,85 millions de tonnes), avec un prix de vente stabilisé autour de 168,2 USD la tonne.

– Secteur forestier : une reprise de la production de bois débité, attendue en hausse de +3,2 % (1,5 million de m³), traduisant une dynamique de redressement du secteur.

– Taux de change : une dépréciation modérée du dollar américain projetée à 570,9 FCFA/USD (-2,6 %), reflétant l’ajustement des marchés de change. – La construction des bureaux administratifs dans un délai maximum de deux ans, pour moderniser l’appareil étatique et réduire les charges locatives.

Les principaux résultats

Sur la base de ces hypothèses, la croissance économique est projetée à 7,9 % en 2026, tirée principalement par le dynamisme du secteur hors pétrole (+9,2 %) et grâce au volume inédit du budget d’investissement ainsi qu’à la mise en œuvre des projets structurants, vecteurs de modernisation de l’économie.

• Les recettes brutes de l’État en 2026 se chiffrent à un montant exceptionnel de 4 327,2 milliards de FCFA, composées de :

  • recettes pétrolières : 1 525,0 milliards de FCFA ; *
  • recettes fiscales intérieures : 1 541,4 milliards de FCFA ;
  • recettes douanières : 707,3 milliards de FCFA ; 
  • revenus des participations dans le secteur pétrolier : 75 milliards de FCFA ; 
  • revenus des participations hors pétrole : 58,7 milliards de FCFA ; 
  • recettes des administrations sectorielles : 419,8 milliards de FCFA.

Le montant des recettes nettes des prélèvements est évalué à 3 664,1 milliards de FCFA en 2026.

Ce niveau de mobilisation est garanti par la mise en œuvre d’actions ciblées :

– la digitalisation et la modernisation de l’administration fiscale ;

– l’interdiction des exonérations fiscales ;

– la rationalisation des subventions ;

– le paiement exclusif des dividendes des participations de l’État au Trésor public ;

– le renforcement du contrôle ;

– l’élargissement de l’assiette fiscale avec l’instauration de la Contribution à l’amélioration du cadre de vie ;

– la révision des modalités d’application de la Contribution Foncière Unique.

• Les dépenses de fonctionnement en 2026 sont évaluées à 3 569,0 milliards de FCFA et se répartissent comme suit :

  • le service de la dette : 1 676,7 milliards de FCFA, incluant 313,4 milliards de FCFA d’arriérés de paiement (dont 24 milliards de FCFA de dette moratoire), 391,3 milliards de FCFA de charges financières de la dette et 972 milliards de FCFA d’amortissement en capital ; §
  • les dépenses de personnel : 959,7 milliards de FCFA, reflétant la régularisation des situations administratives évaluées à 40,9 milliards de FCFA. Toutefois, la maîtrise de cette dépense exige de tenir compte du besoin réel de fonctionnement de l’administration publique, notamment par la mise à la retraite systématique des agents ayant atteint l’âge requis et le remplacement numérique des agents admis à faire valoir leurs droits à la retraite ;
  • les dépenses de biens et services : 412,3 milliards de FCFA, imputables au fonctionnement de l’Administration et des Institutions (+31,9 milliards de FCFA) et aux dépenses d’utilité publique (+17,2 milliards de FCFA) ; o
  • les dépenses de transferts : 441,4 milliards de FCFA, en appui notamment au paiement des bourses scolaires et universitaires (+19,2 milliards de FCFA), à la subvention aux collectivités locales (+3,3 milliards de FCFA), au fonctionnement des universités et grandes écoles (+3,7 milliards de FCFA) et à la rationalisation de la subvention des prix des produits pétroliers (12,2 milliards de FCFA) en lien avec la libéralisation effective des prix ; o
  • les autres dépenses : 78,9 milliards de FCFA, correspondant à la prise en charge des rappels de solde soit une hausse de 10,6 milliards de FCFA et des condamnations pécuniaires en hausse de 5,4 milliards de FCFA.

Le Conseil note que les dépenses de fonctionnement absorbent presque la totalité des recettes attendues (Recettes = 3 664,1 milliards de FCFA vs Dépenses = 3 569,0 milliards de FCFA), ne laissant qu’une marge résiduelle de 95,1 milliards de FCFA.

– Les dépenses d’investissement en 2026 se chiffrent à 3 321,5 milliards de FCFA, traduisant la volonté de faire de l’investissement un levier central et non plus une variable d’ajustement. Cet effort témoigne de l’ambition de moderniser les infrastructures et d’accompagner la transformation structurelle de l’économie.

– L’équilibre budgétaire présente un budget arrêté en ressources et en dépenses à 7 233,3 milliards de FCFA pour l’année 2026, avec un besoin de financement estimé à 3 213,3 milliards de FCFA.

Compte tenu de la nécessité de recourir aux emprunts pour financer les investissements, seuls les projets ayant fait l’objet d’une étude éprouvée et disposant d’une ressource mobilisée devraient démarrer, afin d’éviter les arrêts de travaux.

– La stratégie de financement de ce besoin repose sur :

  • 60 % en monnaie locale, par mobilisation accrue du marché financier régional ;
  • 40 % en devises étrangères, selon des modalités à convenir avec les partenaires internationaux, en veillant à préserver la soutenabilité de la dette.

– Les plafonds des dépenses d’investissement par ministère sont arrêtés à 3 321,5 milliards de FCFA, avec des projets de développement représentant 3 204,5 milliards de FCFA.

Le PLF 2026 s’inscrit dans une logique de budget base zéro, garantissant discipline et efficacité pour un objectif de croissance du PIB de 7,9 % :

– chaque dépense est justifiée par son impact attendu ;

– l’investissement devient le moteur principal du développement ;

– la mobilisation accrue des recettes renforce la souveraineté budgétaire ;

– et la stratégie de financement vise à préserver la crédibilité de l’État tout en soutenant l’ambition de transformation.

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La Redaction

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