Pozzo di Borgo : 80 milliards de FCFA ou la vente forcée

DIG / Le Gabon risque de perdre l’un de ses symboles diplomatiques les plus prestigieux : l’hôtel particulier Pozzo di Borgo, situé dans le 7ᵉ arrondissement de Paris.

Selon Africa Intelligence, l’État gabonais doit régler 120,4 millions d’euros (environ 80 milliards FCFA) sous trois mois, faute de quoi le bien sera vendu aux enchères.

Ce litige trouve son origine dans un protocole d’accord transactionnel signé le 26 janvier 2024 entre le Gabon et la société Santullo-Sericom, héritière de l’homme d’affaires italien Guido Santullo, décédé en 2018.

En échange de la levée de saisies, Libreville s’était engagée à verser 90 millions d’euros en trois mois — un accord aujourd’hui contesté par le gouvernement, qui le juge « frappé de nullité ».

L’affaire a eu des conséquences politiques : Jean-Paul Komanda, ancien premier président du Conseil d’État et artisan de l’accord, a été démis de ses fonctions en août 2024, accusé d’avoir « bradé les intérêts de la République ».

Le 9 octobre 2025, une saisie immobilière a été lancée sur le bien.

Le Gabon a depuis interjeté appel et saisi en référé la cour d’appel de Paris pour suspendre la procédure. L’audience est prévue en janvier 2026 — date butoir avant une éventuelle vente.

Acquis en 1985 sous Omar Bongo, le Pozzo di Borgo abrite l’ambassade du Gabon en France et incarne depuis des décennies le rayonnement diplomatique du pays.

Sa perte constituerait non seulement un revers symbolique, mais aussi une défaite juridique majeure dans un contexte où le nouveau régime d’Oligui Nguema cherche à restaurer la crédibilité de l’État sur la scène internationale.

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La Redaction

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