DIG/ Après avoir obtenu au forceps et à coup de pression diplomatique, le monopole durant 2 ans de la production et de la vente de ciment au Gabon, le groupe marocain Ciment d’Afrique (Cimaf) peine aujourd’hui à satisfaire la forte demande saisonnière, malgré toutes les garanties apportées au gouvernement.
A son usine d’Owendo, les camions font la queue attendant un hypothétique chargement créant désormais une surenchère chez les revendeurs agrées. Résultat : le sac de ciment se négocie désormais entre 90 000 et 100 000 francs la tonne, loin des 77 000 francs promis par les industriels marocains.
« C’est une situation inexplicable et déplorable de la part de nos amis marocains qui ont obtenu l’arrêt des importations du ciment en provenance d’Asie, d’ailleurs de très bonne qualité et beaucoup moins chèr. A Port-Gentil, la situation est beaucoup plus critique. Il y a carrément pénurie du produit. Ce qui retarde de nombreux chantiers de construction. Le gouvernement devrait absolument revoir cette convention et rouvrir, un peu, le marché à la concurrence afin d’éviter de telles situations », s’est indigné un haut cadre du ministère de la Promotion des investissements.
Pression* Pour rappel, face aux nombreux dérapages constatés dans le secteur du ciment au Gabon, et à la menace qui pesait sur l’industrie locale de la cimenterie du fait de l’importation massive du ciment « bon marché » de l’étranger, le gouvernement avait décidé, par arrêté du Premier ministre daté du 19 juillet 2017, d’interdire l’importation du ciment en République gabonaise pour une période de deux ans.
Cette mesure protectionniste se justifiait par la volonté de valoriser la filière ciment et la protection des investissements, le maintien des emplois existants et la création d’emplois nouveaux en faveur des travailleurs locaux.
Cependant, en cas de violation des obligations inscrites dans l’accord de suivi, le gouvernement se réserve le droit, de surseoir ou d’annuler cette décision.