DIG/ D’après les informations de La Lettre du continent, l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) veut contraindre le groupe Bolloré à modifier certaines clauses du contrat de gestion du port d’Owendo.
La mi-juin 2018, rapporte le média confidentiel, les clients des groupes Bolloré et Olam, ont reçu un courrier sibyllin du directeur général de l’Oprag, Sayid Abeloko, leur enjoignant de désormais reverser directement à l’Oprag, les sommes et taxes perçues dans le cadre de l’exploitation du port. Les deux groupes auraient aussitôt dépêché, le 14 juin, leurs responsables locaux au siège de l’office afin obtenir de plus amples explications.
Au siège de l’Oprag, poursuit La Lettre du continent, les émissaires d’Olam et de Bolloré ont eu la surprise d’être reçus en présence des avocats Jean-Paul Poulain et Olivier Cren, qui conseillent déjà l’Etat dans ses lourds contentieux avec les groupes français Veolia et Eramet.
Les deux juristes ont expliqué que si l’Oprag avait décidé de ponctionner ‘’à la source’’ le chiffre d’affaires de Bolloré et d’Olam, c’est en raison du régime trop favorable que le contrat de concession du port a accordé au groupe Bolloré. L’Oprag n’avait donc d’autre choix que de ‘’récupérer’’ ce manque à gagner auprès des usagers du port.
Exonérations. Selon toujours le média confidentiel, l’objet du mécontentement de l’Oprag et de ses conseils juridiques réside dans l’existence plusieurs clauses exonérant le groupe Bolloré de diverses taxes.
Problème : les termes du contrat de gestion du port d’Owendo ont été négociés par Olam avec l’Etat gabonais, puis celui-ci a été revendu pour 146 millions £ à Bolloré, titulaire des droits de gestion du terminal à conteneurs depuis 2007. La cession du contrat, fin 2017, a mis fin au conflit entre le Gabon et Bolloré, qui menaçait de lancer un arbitrage contre le pays.
Depuis une semaine, soutient La Lettre du continent, le cabinet Linklaters, conseiller d’Olam, ainsi que la direction juridique de Bolloré travaillent d’arrache-pied pour répondre à l’Oprag.
(Source : La Lettre du continent )