DIG/ Ils n’ont pas oublié l’affront sur fond d’arrogance et de mépris que leur avait infligé le tout nouveau Vice-Premier ministre en charge de l’Urbanisme Bruno Ben Moubamba lors de la présentation du projet de budget de son département ministériel, le 21 novembre 2016.
Ce jour-là, l’opposant repenti sans rituel au Bongoîsme, qualifiait en des termes peu diplomatiques frisant l’indécence et la provocation les alliés de son nouveau mentor.
C’était mal connaître l’ex-parti de masse.
Fidèle à sa réputation, le « rouleau compresseur PDG » s’est abattu et peut-être définitivement sur le désormais très contesté VPM dont on murmure, de plus en plus, être éjecté du futur gouvernement.
Les députés PDG ont, en effet, rejeté son ordonnance portant orientation de l’urbanisation en République gabonaise, dénommé « Nouvel ordre urbanistique » dont il s’était, pompeusement, fait le chantre à travers le pays et hors des frontière nationales.
L’ultime humiliation s’est déroulée, au cours de la séance plénière du 20 juin 2017 au palais Léon Mba, siège de l’Assemblée nationale, sous la direction du président de l’institution, Richard Auguste Onouviet, et en présence du Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet.
Lors de son audition, le VPM a présenté ses éléments de défense. Selon lui, la révision de l’ordonnance n°0006/PR/2012 du 13 février 2012 fixant les règles générales relatives à l’urbanisme en République gabonaise a pour principal effet d’expurger de son corpus l’ensemble des aspérités qui ont nui à l’efficacité et à l’efficience des politiques jusque-là en vigueur.
Aussi, ladite ordonnance vient ‘’clairement’’ distinguer les missions de conception, notamment l’élaboration des documents de planification qui relèvent de la compétence des services centraux, des missions d’exécution gérés par les services publics personnalisés en vue de la mise en place d’un guichet unique d’accès à la propriété foncière.
Rejet* Après cette audition, les parlementaires n’ont pas marqué leur approbation. Pour les membres de la Commission de la Planification et de l’Aménagement du territoire, en charge de l’examen de ladite ordonnance, deux éléments justifient la non validation du texte proposé, sur la forme et sur le fond.
Sur la forme, la Commission a considéré que « le texte soumis à examen, présente comme une ordonnance d’orientation nécessite un large débat aussi bien au niveau du Parlement qu’au sein des administrations impliquées et des collectivités locales ».
Sur le fond, « considérant que le texte soumis à ratification est une ordonnance d’orientation, la Commission considère au le caractère urgent n’est pas avéré ». Aussi, la Commission « n’a pas relevé d’innovation significative par rapport au texte existant qui est repris à près de 90% ».
Cependant, les députés ont estimé que, vu l’importance économique et sociale de la question, cela nécessite un large débat. D’ou leur recommandation de « présenter ce texte sous forme de projet de loi ».
La suite, on peut aisément la deviner.
Brice Gotoa