DIG/ S’il n’avait pas pondu son communiqué de presse pour clamer son innocence dans le scandale du Kévazingo, Guy-Bertrand Mapangou serait-il toujours en poste au gouvernement ?
C’est en tout cas l’une des interrogations que l’on est en droit de se poser après la sortie hasardeuse du ministre délégué auprès du ministre des Forêts et de l’Environnement, chargé du Plan climat, Franck Nguéma, le 30 mai 2019 sur les ondes RFI.
Selon ce dernier, l’imprudence voire l’impertinence de son ex-ministre de tutelle lui aurait valu son éviction et non, comme on le laisse croire dans l’opinion, sa culpabilité avérée dans la disparition des 353 conteneurs de Kévazingo.
« Son dernier communiqué n’avait pas lieu d’être, parce que le communiqué du gouvernement était clair et disait que les ministres, qui se sont impliqués dans l’affaire du Kevazingo, devaient en tirer les conséquences. Ne se sentant pas impliqué, je pense à mon humble avis qu’il aurait dû garder raison et surtout avoir un droit de réserve.
Vous connaissez l’adage : « le tigre ne crie jamais sa tigritude ». De ce qui me revient, ce communiqué était inapproprié quand vous le lisez jusqu’à la fin. Quand le gouvernement, à travers un communiqué, c’est-à-dire le Premier ministre, chef du gouvernement, a parlé, nous ses ministres nous restons dans le silence. C’est ça la solidarité gouvernementale.
Je vous l’ai dit, le président de la République est très exigeant sur le droit de réserve. Et les sorties inappropriées par communiqué de presse ont entraîné une certaine gêne au sommet de l’État », a indiqué Franck Nguéma.
S’agissant des réels soupçons pouvant pesant sur son ex-collègue et de la responsabilité partagée des ministères de l’Economie (Douane) et des Transports (Oprag), Frank Nguéma a préféré jouer la carte de la prudence :
« Le communiqué du gouvernement était très clair le 16 mai. Il a souligné que de très graves dysfonctionnements ont été remarqués dans les administrations des forêts, donc sous la responsabilité de l’ex-ministre d’Etat Mapangou, et dans le cadre des dysfonctionnements aux douanes et dans le cadre de dysfonctionnements auprès de certains opérateurs. Donc il ne faut pas oublier une chose, c’est qu’un conteneur est scellé au port d’Owendo, en zone portuaire, par les agents des douanes, en présence des agents des forêts. C’est-à-dire que c’est un travail commun.
Alors que l’on veuille incriminer l’Oprag, je m’en étonne. Que l’on veuille incriminer juste les douanes, je m’en étonne. Je pense qu’au niveau du port, c’est une responsabilité collective de quelques individus véreux. », a t-il lâché.