Secteur privé : Alain-Claude Kouakoua plaide pour un nouveau pacte avec la France

DIG / Lors de la récente visite à Libreville d’une délégation de MEDEF International, composée de 63 entreprises françaises, le patronat gabonais a marqué un tournant sans ambiguïté.

Alain-Claude Kouakoua, président de la Fédération des Entreprises du Gabon (FEG), a adressé un message sans concession : le Gabon ne veut plus être un simple marché captif, mais un partenaire industriel à part entière.

« Le temps des promesses, des missions exploratoires et des partenariats déséquilibrés est révolu », a-t-il affirmé, en appelant à des investissements concrets : usines locales, transferts de compétences, création d’emplois qualifiés et intégration réelle des PME gabonaises dans les chaînes de valeur.

Il s’agit désormais, selon lui, de rompre avec un modèle postcolonial qui a trop souvent réservé la valeur ajoutée aux opérateurs étrangers, laissant le pays dans une dépendance technologique et industrielle chronique.

Face à ce discours, la France tente de répondre avec une rhétorique renouvelée.

Nouveaux engagements

Philippe Labonne, représentant de MEDEF International, a insisté sur l’urgence de la réindustrialisation et la nécessité de construire une souveraineté par la production — des propos en apparence alignés avec les ambitions gabonaises.

Mais pour le secteur privé local, les mots ne suffisent plus. Ce qu’il exige, ce sont des engagements chiffrés, des unités industrielles tangibles, des quotas obligatoires de formation et une ouverture réelle du capital des projets aux opérateurs nationaux. Autant de conditions absentes, à ce jour, de la plupart des partenariats existants.

Derrière cette fermeté se dessine une stratégie claire : le Gabon entend piloter sa propre trajectoire industrielle.

Et si les entreprises françaises ne s’adaptent pas à ce nouveau paradigme, d’autres acteurs — turcs, asiatiques ou moyen-orientaux — sont prêts à le faire.

Le message est sans appel : les bonnes intentions ne se négocient plus — seuls comptent désormais les actes.

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La Redaction

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