La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) réclame une dette de 65 milliards de francs à l’Etat au titre de ses consommations d’eau et d’électricité pour les années 2014, 2015 et 2016 et de remboursement de TVA.
Lors d’un entretien accordé au quotidien L’Union, le directeur général de la filiale gabonaise du groupe français Veolia Antoine Boo a indiqué que cette situation pourrait entraîner une suspension de tous les investissements de la société au Gabon et une réduction de la fourniture d’eau et d’électricité dans les administrations publiques.
« Si cette situation d’impayés perdure, on ne pourra plus assurer la fourniture d’eau et d’électricité 24h/24. On fera donc des délestages et les populations seront pénalisées tout comme l’administration. La situation n’est pas durable dans le temps. Par conséquent, nous devons trouver une solution adéquate », a prévenu Antoine Boo.
En dépit de l’adoption d’un plan d’apurement de cette dette de l’Etat, Antoine Boo regrette le non respect des échéanciers de remboursement par l’Etat gabonais.
« Si vous lisez le compte rendu de la réunion du 17 novembre 2016, il y est mentionné que les deux parties (Etat-SEEG) se sont mis d’accord pour un plan d’apurement de la dette, avec un certain nombre d’ordre de virement de façon à reprendre les paiements. Mais jusque-là, cet argent n’a pas encore été perçu par la SEEG », a souligné le directeur général de la SEEG.
Ce dernier n’a pas caché son inquiétude quant à la poursuite des négociations en cours concernant le renouvellement de la concession avec l’Etat.
« Il y a des sujets qui sont importants et qui font partis de l’agenda de nos discussions, notamment le poids de la dette. A quoi cela sert de continuer, s’il y a un problème au niveau de la dette, sachant que c’est la trésorerie qui nous permet de continuer à fonctionner », a laché Antoine Boo.
Si la facture de l’Etat cause des tensions de trésorerie à la SEEG, celle des particuliers l’est tout autant avec une dette équivalente à 60 milliards de francs.