DIG / Alors que les coupures d’eau et d’électricité continuent de perturber le quotidien des usagers, la Société d’électricité et d’eau du Gabon (SEEG) a annoncé, dans une note interne du 28 octobre 2025, le versement d’une prime exceptionnelle équivalente à 1,2 % du salaire de base à l’ensemble de son personnel.
Cette gratification sera versée en deux tranches :
– Le 12 décembre 2025 pour les agents d’exécution, de maîtrise et les cadres ;
– En février 2026 pour les cadres supérieurs et dirigeants.
Pourtant, cette décision intervient dans un contexte tendu où la SEEG fait face à une dette estimée à près de 290 milliards FCFA et peine à assurer la continuité de ses services essentiels.
Dans les quartiers de Libreville comme à l’intérieur du pays, les interruptions fréquentes de courant et d’eau potable alimentent la frustration des citoyens.
« Comment une entreprise qui ne parvient plus à nous fournir l’eau ni la lumière peut-elle encore se permettre de verser des primes ? », s’est interrogé un commerçant du centre-ville, exprimant un sentiment largement partagé.
Pour plusieurs observateurs, cette mesure, bien que modeste, révèle un décalage criant entre la communication interne de l’entreprise et les attentes des usagers.
Si l’objectif affiché est de reconnaître l’engagement des agents en période de crise, le timing et le contexte risquent d’aggraver la défiance envers un service public déjà fragilisé.
Alors que la SEEG appelle à la patience et à la compréhension face aux défis techniques et financiers, cette prime symbolique pourrait bien être perçue non comme un geste de solidarité, mais comme une provocation — à un moment où la priorité des Gabonais reste l’accès fiable à l’eau et à l’électricité.



