« Sous Omar Bongo, le Gabon avait envisagé la construction d’une centrale nucléaire de 1000 MW… »

DIG/ Face à son déficit énergétique, le Gabon devrait-il recourir au nucléaire et définitivement dire adieu aux délestages ?

L’inefficace et trop coûteuse solution turque relance le débat sur l’utilisation d’autres énergies alternatives qui ont fait leur preuve sous d’autres cieux.

Contacté par la rédaction de Direct Infos, l’ancien directeur général de l’Environnement, Louis-Léandre Ebobola Ntsibah, donne son avis tranché sur la question.

Réaction

« Les multiples difficultés énergétiques auxquelles est confronté notre pays devraient conduire les autorité à explorer toutes les options.

A cet effet, le nucléaire pourrait aider le Gabon à diversifier son mix énergétique et réduire sa dépendance aux énergies fossiles.

Il donnerait au pays une souveraineté énergétique totale et même un potentiel d’exportation.

Autrefois producteur et exportateur d’uranium brut, sous Omar Bongo, le Gabon avait déjà envisagé la construction d’une centrale nucléaire de 1000 MW, dans les année 1980.

Cependant, suite à la catastrophe de Tchernobyl en 1986, le gouvernement y avait définitivement renoncé. L’accident de Fukushima, au Japon en 2011, avait conforté la position gabonaise.

A la différence de l’hydroélectricité et du solaire, le nucléaire comporte des défis majeurs probablement hors de portée pour un pays comme le Gabon.

Il s’agit, entre autres, des coûts énormes de construction de la centrale, les exigences de sécurité, la gestion des déchets radioactifs.

Cet ensemble non exhaustif conduirait à un endettement massif en même temps qu’il comporterait des risques techniques et technologiques dont la maîtrise nécessiterait de très lourds investissements.

Or, n’ayant pas été capables de veiller à l’entretien des installations de la SEEG, qu’est-ce qui pourrait laisser croire que nous y parviendrons avec les installations nucléaire encore plus exigeantes ?

En définitive, le Gabon a du potentiel, le nucléaire n’est pas impossible pour nous.

Toutefois, il semble pour le moment prématuré et disproportionné par rapport à nos besoins, nos capacités financières, techniques et technologiques.

La souveraineté énergétique recherchée à travers le nucléaire plongerait le pays dans une dette colossale, une indépendance technologique étrangère avec comme épée de Damoclès le péril environnemental.

La sagesse voudrait que le gouvernement continue à insister sur l’hydroélectricité, le solaire et le gaz naturel.

Ceci semble nettement plus réaliste et pragmatique, durable à court et moyen terme ».

apropos de l auteur

La Redaction

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