DIG / Le ministre d’Etat en charge de l’Économie, Henri-Claude Oyima, a lancé un appel clair : « On ne peut prétendre vouloir la souveraineté économique tout en la laissant entre les mains de non-Gabonais. »
Derrière ce constat, un paradoxe persistant : malgré ses ressources, sa jeunesse formée et ses réformes institutionnelles, le Gabon peine à confier ses leviers économiques à ses propres citoyens.
Les postes stratégiques restent souvent aux mains d’expatriés, au nom d’une « compétence » supposée.
Pourtant, des signes émergent : BCEG (banque 100 % gabonaise), gabonisation des stations-service, startups locales comme POZI, programme « 1 étudiant, 1 ordinateur » …
Mais ces avancées ne suffiront pas sans un changement de mentalité : il faut former, accompagner, mais surtout faire confiance aux talents gabonais.
Car la souveraineté économique ne se décrète pas — elle se construit, par les Gabonais, pour les Gabonais.
Depuis l’annonce de la fin de l’importation des poulets de chair à l’horizon 2027, plusieurs pays ont déjà signé des conventions pour installer des usines de production au Gabon, démontant déjà leur mainmise future sur ce secteur agroalimentaire évalué à 70 milliards de FCFA par an.
C’est notamment le cas avec la holding turque Hakan Kiranl qui a signé le 9 octobre 2025 un mémorandum d’entente avec le ministère de l’Agriculture pour l’implantation d’une usine de production de poulets de chair et des aliments devant les nourrir.
Il en est de même dans le secteur de l’huile raffinée avec la manifestation d’intérêt de l’entreprise canadienne Njemoka industries pour la production d’huile de Canola dans trois provinces du pays.
Dans le secteur agricole, le groupe marocain Green Med a sollicité de la part du gouvernement environ 2 000 hectares de terres arables pour les cultures maraîchères (oignon, pomme de terre, maïs, soja…).
Des opportunités que saisissent en particulier les grands groupes internationaux et qui ne préfigurent pas une reprise de l’économie nationale par les nationaux.



