DIG / Le projet de loi de finances 2026 introduit une nouvelle contribution obligatoire, baptisée « Contribution pour l’amélioration du cadre de vie » destinée à financer des travaux d’assainissement et d’urbanisme, et qui s’appliquera à tous les abonnés à l’électricité au Gabon, à l’exception des plus démunis.
Selon le PLF 2026, cette contribution sera calculée à 9 % du montant hors taxe de la facture d’électricité.
Elle sera collectée, déclarée et reversée à l’État par les distributeurs d’électricité (notamment la SEEG), selon les mêmes règles que celles de la TVA.
Exonération pour les plus vulnérables
Les ménages bénéficiant des compteurs sociaux — c’est-à-dire les plus modestes, dont la consommation est subventionnée — sont exonérés de cette taxe.
Le gouvernement précise ainsi vouloir protéger les populations en situation de précarité.
Les fonds collectés seront exclusivement affectés à :
-La construction et la réhabilitation des voiries et réseaux divers,
-Le ramassage des ordures ménagères,
-Le balayage des rues et le curage des caniveaux.
Il est également précisé que cette recette ne pourra pas être compensée par des créances éventuelles des redevables sur l’État — une mesure visant à garantir sa pleine affectation.
Un objectif clair, des risques perçus
Si l’objectif affiché est légitime — améliorer le cadre de vie dans un pays marqué par les inondations urbaines et l’insalubrité — cette nouvelle taxe intervient dans un contexte économiquement tendu caractérisé par la hausse des prix à la pompe, la suppression de subventions sociales ou encore l’inflation persistante sur les biens de première nécessité.
Pour de nombreux ménages, cette taxe risque donc d’alourdir sensiblement la facture d’électricité, même si elle vise à financer des services publics essentiels.
Le succès de cette mesure dépendra de deux conditions : la transparence sur l’utilisation des fonds et la visibilité rapide des améliorations financées (rues propres, caniveaux fonctionnels, routes refaites).
Car, dans un pays où la confiance dans les institutions est fragile, taxer sans montrer de résultats tangibles ne ferait qu’alimenter le mécontentement social.



