DIG/ Alors que l’échéance du 2 janvier 2026 approche, la mise en œuvre de la Taxe Forfaitaire d’Habitation (TFH) suscite de nombreuses interrogations au sein des ménages gabonais.
Invité d’un plateau spécial sur Gabon 24, Steeve Saurel Legnongo Administrateur Directeur Général de la SEEG, a tenu à faire preuve de pédagogie.
De l’exonération des compteurs sociaux au calcul indexé sur la puissance souscrite, en passant par le dispositif coercitif en cas d’impayés, le patron de la SEEG décrypte une réforme qu’il présente comme un outil de justice sociale.
Entretien
Gabon 24 : La Taxe Forfaitaire d’Habitation suscite beaucoup de questions. Est-ce que tous les abonnés SEEG seront logés à la même enseigne ?
Steeve Saurel Legnongo : Absolument pas. Il est important de préciser que nous avons aujourd’hui un parc actif de 435 000 compteurs. Parmi eux, 60 000 sont des compteurs sociaux, ce qui représente 14 % de notre clientèle. Ces abonnés sociaux ne sont pas éligibles à la Taxe Forfaitaire d’Habitation.
Et pour ceux qui sont assujettis, comment garantissez-vous que le montant soit juste ?
Le principe est que celui qui consomme le plus paie en conséquence. Un ménage résidant à Akanda, disposant d’une maison équipée de 10 climatiseurs et de 5 congélateurs, ne paiera pas le même montant qu’un ménage vivant dans une habitation modeste avec une ampoule, un ventilateur et un congélateur.
La logique est technique : toute personne qui souscrit à un compteur le fait pour une puissance donnée. Cette puissance permet d’apprécier le niveau de consommation, et donc, indirectement, le niveau de vie des locataires ou des propriétaires.
Concrètement, quand et comment les usagers sauront-ils ce qu’ils doivent payer ?
Le calendrier est fixé. À partir du 2 janvier 2026, nous adresserons à chaque contribuable un relevé de la TFH indiquant le montant de la taxe due.
Chaque détenteur d’un abonnement recevra ce relevé par voie postale, par SMS ou par voie électronique.
S’agit-il d’un paiement unique qui risque d’alourdir le budget des ménages en début d’année ?
La taxe est effectivement annuelle, mais nous avons pensé au pouvoir d’achat. Pour alléger le contribuable et lui permettre de s’en acquitter plus facilement, nous l’avons répartie sur une base mensuelle. Ainsi, pour quelqu’un qui doit payer 12 000 FCFA par an, il pourra verser 1 000 FCFA par mois.
Sur la base du relevé reçu, l’abonné pourra se présenter à nos guichets pour s’acquitter de la taxe mensuellement, avec toutefois la possibilité d’un paiement annuel s’il le souhaite.
Quel sera le rôle exact de la SEEG dans le recouvrement, et que se passe-t-il en cas de non-paiement ?
Un suivi du paiement de la Taxe forfaitaire d’habitation sera assuré par la SEEG, en coordination avec l’administration fiscale. Notre rôle est de vérifier que les contribuables remplissent leurs obligations et s’acquittent de ce qui est attendu de leur part.
Prévoyez-vous des mesures coercitives ?
Oui, le dispositif est clair. Si vous ne vous acquittez pas de vos factures mensuelles, une période de latence sera prévue durant laquelle des courriers de relance vous seront envoyés. Au terme du troisième courrier, nous procéderons à la coupure de la fourniture d’électricité.



