Tribune / Comment le Gabon peut-il se désendetter ?

* Par Georges Ateme MBA-NDONG, Économiste

« Pour répondre à cette question, de mon humble avis, qui reste un avis perfectible, il va falloir prendre en main le dossier de la dette publique et d’en avoir un suivi très régulier via la rédaction d’une revue d’analyse et de suivi de la dette. En outre, les actions urgentes à entreprendre sont les suivantes :

1) Contrôler les dettes contractées par les differents départements ministériels, par le Ministère du Budget et de la Dette, en partenariat avec les Départements ministériels en charge de la Planification des Investissements et de la Prospective et de celui de l’Économie (pour planifier dans le temps tous types d’investissements en rapport avec les ressources budgétaires) . Ce qui réduira l’engagement de l’État et de planifier les dépenses d’investissements financer par les emprunts extérieurs ;

2) Orienter les interventions économiques de l’État gabonais vers les projets à effet multiplicateur, c’est-à-dire avec une estimation du ratio multiplicateur k de Keynes très élevée (implication coordonnée des Directions générales de l’Économie, de la Prospective et des Statistiques pour identifier l’effet multiplicateur k le plus élevé). La détermination de ce ratio k pour chaque projet d’investissement permettra au Gouvernement gabonais et sélectionneur ceux des projets qui ont le multiplicateur keynésien le plus élevé ;

3) Accentuer davantage la rigueur dans la gestion des finances publiques pour redorer la crédibilité du Gabon auprès des créanciers et des agences de notation (Standard & Poors, Modys, Fich Rathing, etc) . Ce qui aura pour effet de relever la note d’évaluation des agences de rating et de baisser considérablement le taux des obligations sur les marchés financiers internationaux, notamment sur le marché obligataire ;

4) À l’issue de la Présidentielle du 12 avril 2025, réorienter le Programme National du Développement de la Transition (PNDT) vers un Programme de Stabilisation et de Relance de l’Économie en lieu et place d’un Plan d’Ajustement Structurel, avec les Partenaires Techniques et Financiers internationaux . Cela évitera la forte contrainte sociale liée aux Programmes d’Ajustement Structurel :

5) Revoir l’organigramme du Fond Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS), par la mise en place d’un organe tel un Conseil d’Analyse Économique , en lieu et place d’un Conseil d’Administration, Ce Conseil d’Analyse Économique (CEA) sera l’organe hiérarchique de la Direction Générale du FGIS. Cette organe de surveillance et de contrôle du FGIS sera piloté par une demi-douzaine de membres ayant des profils de banquiers, de Finaniers de marché , d’Économistes, Universitaires et de Juristes de haut vol, avec des expertises extrêmement avérées. Ils devront prêter serment et mis sous débet, à l’instar des Comptables publics. La Direction Générale du FGIS se renouvelera en Secrétariat Exécutif. L’ensemble de ces personnes devront déclarer leurs biens devant la juridiction compétente en la matière. Ceci aura pour conséquence éviter les cas d’enrichissement illicite et des pratiques de corruption ;

6) Le département ministériel en charge de la dette devra publier mensuellement une revue sur la problématique de la dette (taux d’endettement, service de la dette, stock de la dette, encours de la dette, rachat de la dette, rééchelonnement de la dette, moratoire de la dette, financement du déficit budgétaire par les emprunts extérieurs, recours opportuns aux marchés financiers régionaux et internationaux, évolution des agences de rating de la dette publique, activités du FGIS concernant ses activités par rapport à la dette publique).

Cette revue devra être publiée mensuellement et remis au Ministre en charge de la dette publique et qui le remettra à son tour au Président de la République, avant de les remettre aux créanciers internationaux.

Cela permettra un meilleur suivi de la dette publique et évitera d’autres éventuelles suspensions des décaissements des Partenaires Techniques et Financières Internationaux. Ce qui rétablira considérablement la crédibilité du Gabon ».

 

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La Redaction

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