DIG/ Après le secteur de la santé qui menace de débrayer pour contester les mesures gouvernementales de lutte contre la Covid-19, un autre secteur essentiel pourrait mettre à mal un climat social national déjà morose. Il s’agit de celui de l’eau et de l’électricité.
En effet, le Syndicat des personnels du secteur de l’eau et de l’électricité (Sypeg), dans une communication faite le 14 décembre 2021 par son président André Avelin Mbagou, demande aux agents de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) de « rester vigilants et mobilisés pour des actions futures ».
Notamment, selon certaines indiscrétions, des perturbations à venir dans la fourniture de l’eau et de l’électricité.
S’il n’a pas détaillé ces actions, il ne fait aucun doute que cette sortie fait suite à certaines décisions prises par la direction générale de l’entreprise, en lien avec les mesures gouvernementales.
S’appropriant lesdites mesures gouvernementales, Alain Patrick Fulgence Kouma, le directeur général de la SEEG, et son directoire ont interdit aux agents non vaccinés et ne possédant pas un test PCR, l’accès aux installations et locaux de l’entreprise.
Le Sypeg, qui soupçonne un plan de licenciement de masse, met en garde la direction générale contre d’éventuelles sanctions à l’encontre des travailleurs ne disposant pas d’autorisations requises pour accéder aux locaux de la société.
Discrimination
Le gouvernement a octroyé 300 tests PCR à la SEEG qui compte plus de 2000 agents, ce qui ne représente que 15% de ses effectifs. Du coup, plus de 1500 salariés sont interdits d’arriver à leurs différents lieux de travail, parce qu’ils ne disposent pas d’une carte vaccinale ou d’un test PCR.
Cet état de chose compromet, selon André Avelin Mbagou, la continuité du service public de l’eau et de l’électricité. Surtout que cette mesure drastique s’applique aussi aux clients dépourvus d’un pass sanitaire.
Or, la trésorerie de la société est subordonnée aux paiements journaliers des factures de nos clients, selon le responsable syndical. Lequel évoque l’impact négatif que générerait la non continuité du service de l’eau et de l’électricité, mais aussi la difficulté probable dans le recouvrement des ressources financières de la SEEG.
« Il y a lieu de s’inquiéter, quand on sait que la SEEG doit solder mensuellement certaines de ses créances auprès des fournisseurs, des prestataires et payer les salaires de ses agents. Nous prenons donc à témoin l’opinion nationale et internationale sur les conséquences des mesures gouvernementales mises en œuvre par notre employeur », a déclaré M. Mbagou.