DIG / Malgré un sous-sol regorgeant de ressources — pétrole, minerais et forêts — les États de la zone CEMAC peinent à traduire cette manne en amélioration concrète des conditions de vie.
Un « paradoxe du développement » qui place la région au cœur des préoccupations internationales en ce début d’année 2026.
Le dernier rapport sur le développement humain (IDH) met en lumière une réalité cinglante : l’Afrique centrale reste en queue de peloton mondial.
Si le Gabon fait figure de « meilleur élève » de la zone en occupant la 123e place mondiale, la République centrafricaine (RCA) ferme la marche au 191e rang, illustrant l’extrême fragilité de la sous-région.
Les racines du paradoxe
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi l’abondance des ressources naturelles ne profite pas au plus grand nombre :
-Dépendance et manque de diversification : les économies restent trop tributaires des matières premières, ce qui les rend vulnérables aux chocs extérieurs.
-Gouvernance et corruption : la répartition inégale des richesses et les flux financiers illicites freinent les investissements sociaux dans l’éducation et la santé.
-Fracture infrastructurelle : les lacunes dans les transports et le numérique limitent le commerce intra-régional, qui ne représentait que 1,6 % des exportations en 2023.
Vers une transformation productive
Pour briser ce cycle, les experts s’accordent sur l’urgence d’une rupture.
Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), la zone CEMAC devrait investir environ 15 milliards de dollars (plus de 8 344 milliards FCFA) par an jusqu’en 2040 pour atteindre un niveau de transformation productive satisfaisant.
Le défi pour 2026 sera de passer d’une économie d’extraction à une économie de transformation.
Comme le souligne la Banque mondiale, la gestion durable des ressources — notamment les forêts du bassin du Congo — est essentielle, mais elle doit s’accompagner de réformes audacieuses pour que la croissance devienne enfin inclusive et créatrice d’emplois pour la jeunesse.


