DIG/ Le Conseil d’administration de la Confédération patronale gabonaise (CPG) qui s’est tenu le lundi 12 juin 2017 et auquel a été convié le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet n’a pas été un simple échange de point de vue sur la situation économique du Gabon. Mais davantage une forme de mise au point que le patronat a tenu à faire à l’exécutif.
En effet, exaspéré par des promesses à répétition non tenues, la CPG veut dorénavant jouer franc-jeu avec le gouvernement, en établissant des préalables à toute véritable discussion s’agissant du Plan de relance économique.
Il s’agit de la restauration de la confiance perdue avec l’Exécutif, ainsi que l’apaisement du climat social.
Selon le président de la CPG, Alain Bâ Oumar, le climat des affaires au Gabon est, aujourd’hui, des plus délétères, et se caractérise par un chapelet de maux.
Sans être exhaustif, le patron des patrons a cité :
1/ Le sempiternel problème de la dette intérieure qui, malgré les nombreuses promesses des différents gouvernements qui se sont succédé depuis le début de la crise économique actuelle, reste entière et menace la survie de nombreux opérateurs économiques.
2/ Une pression fiscale de plus en plus forte.
3/ Une parafiscalité de plus en plus incontrôlée avec un impact direct sur la vie chère et la rentabilité de nos sociétés.
4/ De nombreuses enquêtes judiciaires, certes justifiées contre certains chefs d’entreprises soupçonnés de crimes économiques, mais souvent conduites à charge.
5/ Des décisions de justice parfois incomprises et surprenantes, qui perturbent l’activité économique.
6/ Un secteur financier fragilisé par des créances publiques importantes.
7/ Une gouvernance perfectible de plusieurs institutions publiques budgétivores largement financées par le secteur privé.
8/ Des petites et moyennes entreprises livrées à elles mêmes, en attendant la matérialisation des réformes annoncées en leur faveur.
« Ce tableau sombre, qui a d’ailleurs été constaté lors des travaux préparatoires de la mise en place par Monsieur le président de la République, chef de l’Etat, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, du Haut conseil de l’investissement, a fortement érodé la confiance qui doit prévaloir dans notre relation de partenariat avec le gouvernement. La restauration de cette confiance ainsi que l’apaisement du climat social seront, à notre sens, deux facteurs importants de la réussite des efforts de relance de l’économie de votre gouvernement », a rappelé Alain Bâ Oumar.
Se voulant également une force de proposition active face à la dégradation du pouvoir d’achat des ménages, la CPG se propose de soumettre au gouvernement, dans les prochains jours, un canevas de suggestions de mesures simples de lutte contre la parafiscalité et la vie chère.