DIG/ L’indiscrétion de l’hebdomadaire Jeune Afrique a t-elle révélé au grand jour la faible volonté du Gabon à réprimer sévèrement les cas flagrants de corruption ?
Alors que le gouvernement s’est engagé « la main sur le coeur et le fusil à l’épaule » à punir sévèrement tout cas de corruption avérée en appliquant la tolérance zéro, les récentes révélations de notre confrère prouve que tous les dispositifs réglementaires mis en place ainsi que les organismes de prévention et de répression ne servent finalement…à rien.
Du moins, sont-ils utilisés à d’autres fins.
Près d’un mois après les révélations de cette tentative de corruption par la Cheffe de l’administration gabonaise, elle-même, ( excusez du peu), lors du Conseil des ministres du 11 aout 2021, aucune juridiction et organisme compétent ne s’est saisi de cette affaire jugé gravissime et scandaleuse jetant un discrédit certain sur le Gabon.
Il s’agit notamment du ministère de la Bonne gouvernance et de la lutte contre la Corruption (Francis Nkéa), la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (Nestor Mbou) et le procureur de la République (André-Patrick Roponat).
Un silence assourdissant qui interroge plus d’un sur la nécessite de se doter d’organes de lutte contre la corruption avec des budgets conséquents pour des résultats quasiment nulles sur le terrain.
« Je trouve encore plus scandaleux le silence du ministre Nkéa et du président de la CNLCEI Nestor Bou qui n’ont pas donné suite immédiatement à cette affaire révélée par le Premier ministre. On ne pouvait pas espérer mieux. Pire, le procureur de la République fait également le dos rond. N’eut été la publication de cette affaire par Jeune Afrique, on n’en saurait rien. La solidarité gouvernementale dans la corruption aurait primé », peste un agent du ministère de l’Economie.