DIG/ Sa dernière sortie médiatique dans le quotidien L’Union avait pourtant, dit-on, fait renaître un soupçon d’espoir chez les employés et balayé les critiques les plus virulentes sur la situation jugée catastrophique de la Banque gabonaise de développement.
Roger Owono Mba aurait-il poussé la discrétion qui sied à sa fonction de banquier pour dissimuler habilement à ses agents, les jours sombres qui vont s’abattre sur la Banque ?
Qu’importe. Sa ligne de défense médiatique n’aura duré que…14 jours entre le 1er et le 15 mai.
L’Information a été confirmée ce 15 mai 2017 dans la journée par des sources au ministère de l’Economie.
La Banque gabonaise de développement va effectivement être mise sous administration provisoire par la Commission bancaire d’Afrique centrale avec la désignation d’un administrateur intérimaire.
Des documents signés le 20 mars 2017 à Libreville par le président de la Cobac, Abbas Mahamat Tolli et confirmés le 3 mai 2017 dans un courrier adressé à l’Association des professionnels des établissements de crédit, mettent, en effet, fin à l’épilogue.
L’administrateur directeur général de la BGD et les membres du Conseil n’ont pas pu produire un plan cohérent et réaliste de restructuration après les injonctions faites par le gendarme du système bancaire sous-régional face aux graves dysfonctionnements constatés, en 2015, dans son mode de gestion.
La Cobac a finalement estimé que sur la base de l’analyse des comptes de ces dernières années, les indicateurs livrés par la BGD sont pour l’essentiel au rouge.
Par ailleurs, la couverture des crédits par les dépôts n’est plus assurée de façon structurelle. Ce qui a obligé la banque à rechercher des ressources parfois à des conditions très onéreuses.
La Cobac relève également, entre autres, que le Produit net bancaire (PNB) de la banque a baissé de 60,6% entre 2014 et 2015, tout comme la rentabilité d’exploitation n’est plus assurée.