Le Burkina Faso a inauguré cette semaine une usine de lampes solaires avec l’ambition de transformer une ressource naturelle dont il jouit en abondance, les rayons du soleil, en électricité, une énergie qui lui fait cruellement défaut.
Présentée par ses promoteurs comme « la toute première de fabrication de lampes solaires à l’échelle industrielle à s’installer sur le continent africain », l’usine a ouvert jeudi à Dédougou, à quelques 265 kilomètres à l’ouest de la capitale Ouagadougou.
« Aujourd’hui c’est le début d’une grande aventure qui est celle de mettre à la disposition des millions d’habitants du Burkina Faso qui n’ont que le soleil comme éclairage des lampes solaires efficaces, abordables et durables », s’est réjoui un des initiateurs du projet, le Français Arnaud Chabanne, lors de la cérémonie d’ouverture.
Pays pauvre enclavé d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso a le coût de kilowatt/heure le plus cher d’Afrique. L’électricité est une denrée rare, accessible à seulement 19% des 19 millions d’habitants.
En zone rurale, seule 3% de la population a le courant contre 59% en milieu urbain où les coupures sont toutefois fréquentes. Le pays produit 60% d’énergie thermique et 8% d’hydroélectricité, le reste étant importé de la Côte d’Ivoire et du Ghana voisins.
Les autorités burkinabè ont fait le pari du développement des énergies renouvelables et surtout du solaire pour sortir de cette carence énergétique. Le pays a lancé mi-juin la construction d?une centrale solaire de 33 mégawatts, « la plus grande du Sahel », selon Ouagadougou.
Le marché des lampes solaires est donc porteur dans un pays où le soleil brille, voire brûle, 365 jours par an. L’usine Lagazel, qui emploie une vingtaine de cadres et d’ouvriers burkinabè, va produire chaque semaine 1.500 lampes solaires et compte en sortir d’ici à 2020 un million.
(Source : Jeune Afrique)