Les autorités béninoises viennent de freiner les ambitions monopolistiques du 1er groupe audiovisuel européen.
Alors que la multinationale française avait commencé à installer sa fibre optique à Cotonou, l’exécutif vient de décréter l’arrêt immédiat du chantier. Motif : sa filiale internet n’a pas obtenu sa licence dans les règles.
Tout a commencé en février, lorsque Canalbox a acquis les actifs d’EIT, un fournisseur d’accès à internet (FAI).
Plutôt que de se conformer aux dispositions de la loi sur les télécoms adoptée en juillet 2014, ses dirigeants ont suivi les directives antérieures, datant de 2002.
C’est donc sur la base d’un accord de l’autorité de régulation et non sur celle d’un décret ministériel qu’ils ont poursuivi l’exploitation de la licence acquise en 2010 par EIT au profit d’une centaine de clients.
Puis, dans la foulée, ils ont sollicité une place de membre au sein du groupement d’intérêt économique (GIE) qui gère l’accès du Bénin au réseau mondial via le câble sous-marin Africa Coast to Europe (ACE).
Après avoir accepté la demande de Canal+, plusieurs membres du GIE dénoncent désormais une tentative de passage en force du nouvel arrivant.
À la manœuvre, les dirigeants des FAI Bénin Télécoms Service, Isocel et OTI Télécom. « C’est la méthode Vincent Bolloré [président du conseil de surveillance de Vivendi, la maison mère de Canal+], persifle l’un d’eux. Il suffit de voir ce qu’il a tenté de faire en accaparant le projet de réhabilitation du chemin de fer au Bénin, au mépris du contrat déjà signé par Samuel Dossou ».
Le débat est descendu jusque dans la rue, où, début septembre, les syndicats de salariés des FAI sont à leur tour montés au créneau.
(Source : Jeune Afrique).