Comment le Gabon est-il sorti de la liste noire de l’Union européenne ?

DIG/ Sortir de la liste noire de l’union européenne a été un long processus pour le Gabon.

Les autorités aériennes nationales ont dû batailler durant 11 années pour y être finalement extrait.

C’est suite à un audit de l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI) qui a relevé un taux de conformité de seulement 6,7% en 2007, que le Gabon a été inscrit sur la liste de sécurité, dite liste noire, de l’Union européenne en juillet 2008.

Face à cette situation alarmante, une délégation gabonaise conduite par le Ministre de la Défense de l’époque, Ali Bongo Oondimba, s’est immédiatement rendu à Bruxelles au siège de la Commission européenne.

Elle a présenté des garanties fortes permettant à deux compagnies aériennes gabonaises (les autres restant bannies) d’être autorisées, sous réserves de contrôles systématiques, de pouvoir survoler et atterrir dans l’espace aérien de l’UE.

Une des actions majeures également proposée par la délégation gabonaise, constituait à la suppression immédiate du Secrétariat général à l’Aviation civile et commerciale (SGACC) et la création d’une agence plus conforme aux normes internationales : l’actuelle Agence nationale de l’aviation civile (Anac).

Après avoir subi des audits avec des résultats de conformités mitigés (17,98% en 2012 et 26,07% en 2016), les bouchées doubles ont été mis en place, impliquant l’OACI et l’Anac, tout le système de supervision de la Sécurité de l’État (Parlement, gouvernement, exploitants, parties prenantes), mais également la collaboration d’experts d’aviation civile diverses …

Une mission de validation de l’OACI (ICVM) s’est alors déroulée du 29 janvier au 6 février 2019, faisant état d’un taux de mise en œuvre de 72,91%, soit une progression record de 46%.

Ce résultat impressionnant a été honoré à travers la remise au Gabon du « Prix spécial du Président de l’OACI », le 24 septembre 2019, lors de la 40ième assemblée générale de l’OACI à Montréal.

Fort de ce qui précède, des réunions techniques ont été effectuées avec la Commission de sécurité, validant la conduite d’un audit par ses experts du 14 au 18 octobre 2019 à Libreville.

Suite au rapport rendu, une audition devant le Comité de sécurité aérienne de l’UE à Bruxelles le 20 novembre 2019 s’est déroulée, au cours de laquelle le Directeur général de l’Anac, et les directeurs généraux d’Afrijet Business Service et Solenta Aviation Gabon ont été entendus par les représentants des Etats membres de la Commission.

« La publication de la mise à jour de la liste noire de l’UE le 9 décembre 2019, dans laquelle le Gabon n’y est plus inscrit, met fin au bannissement de nos compagnies aériennes de l’espace aérien européen et met en lumière des résultats issus d’une collaboration d’entités étatiques régionales et internationales. Le Gabon va poursuivre de l’avant et se concentrer sur les objectifs établis par l’OACI et la Commission africaine de l’aviation Civile (Cafac) », a indiqué le directeur général de l’Anac, Arthr Nkoumou Delaunay.

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La Redaction

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