DIG/ La méso-finance est un terme peu connu du grand public. Dans un entretien accordé à la rédaction de Direct Infos Gabon, la directrice de Crédit solidaire du Gabon (CSG), Adéline Haykal, présente le rôle et les missions de la structure doit elle a la charge.
Direct Infos Gabon : Qu’est ce que la méso-finance ?
Adéline Haykal : La méso finance est le financement des PME des TPE et des entrepreneurs. On est entre la micro-finance et la banque. Nous sommes partis du constat que les banques accompagnent très bien les grandes entreprises, mais qu’il y avait un chemin manquant qui est celui de la PME. Donc, on est vraiment spécialisé dans l’accompagnement des PME. Nous avons les méthodologies, l’organisation et les produits et services qui sont très adaptés pour cette cible-là. Nous bénéficions aujourd’hui de l’assistance technique de l’expérience d’un groupe qu’on appelle le groupe Cofina (Compagnie financière africaine) qui est présent dans six pays : Sénégal, Guinée, Mali, Gabon, Côte d’Ivoire et Congo.
Quel est le rôle de Crédit solidaire du Gabon ?
Notre rôle, au-delà du financement, c’est un accompagnement global. On a un rôle aussi de conseil.
Quelles sont les conditions d’accès au crédit ?
La première condition, c’est d’avoir un historique. Un historique c’est soit un revenu qu’on a déjà vu sur le compte à partir d’un relevé. Soit un historique d’activités qui montre que vous avez déjà des revenus qui sont là. Soit un projet fiable avec un business plan, un business model qui permet de montrer très exactement les revenus futurs. La deuxième, c’est d’avoir un compte ouvert dans l’institution financière. La troisième, c’est d’avoir un certain apport personnel qui peut venir de votre épargne personnel. C’est important aujourd’hui si vous voulez accéder à un financement, que vous-même vous y mettez une partie. Ça montre un peu votre capacité à vouloir épargner et c’est ce qui montre que vous êtes capable de rembourser après.
Quels sont les contraintes générales que rencontre un entrepreneur pour le remboursement ?
Un entrepreneur est souvent confronté à des risques puisque c’est la base de l’entreprenariat : la prise de risque. Mais il faut les identifier à l’avance pour savoir comment les mitiger en cas de problème. C’est au moment du montage de votre dossier de crédit, qu’on va voir avec vous l’ensemble de ces risques possibles. Et dans la manière de rembourser, on va faire une sorte d’échéances qui correspond parfaitement à votre activité telle qu’on l’a perçoit ensemble. De fois, les choses ne se passent pas comme prévu. Il y a parfois des coûts de retard des échéances. Mais on va dire qu’aujourd’hui, depuis avril 2016, notre portefeuille à risque est totalement maitrisé. On est souvent en retard avec quelques clients mais tout rentre dans l’ordre. Les gens pensent que les PME sont plus risquées, voilà pourquoi les banques n’y vont pas. Mais en réalité ce n’est pas forcement vrai. Les PME remboursent très bien les crédits.
Propos recueillis par Brice Gotoa