DIG/ Au plus fort du scandale sur la découverte d’un vaste réseau de trafic de Kévazingo impliquant des entreprises asiatiques en collusion avec des hauts fonctionnaires gabonais, une étude internationale montre l’étendue de cette pratique dans certains pays de la sous-région.
En effet, d’après un rapport publié le 26 mars 2019 par l’organisme Environmental Investigation Agency (EIA) et intitulé «Commerce toxique : crimes forestiers au Gabon et dans la République du Congo et contamination du marché américain», la corruption à haut niveau est systémique et étroitement liée au fonctionnement interne de l’exploitation forestière industrielle au Gabon et en République du Congo.
«Les crimes forestiers couverts par la corruption à haut niveau sont systémiques et étroitement liés au fonctionnement interne de l’exploitation forestière industrielle au Gabon et en République du Congo», affirme le groupe de défense des droits de l’environnement dans son rapport, portant sur la problématique de la criminalité forestière liée à l’exploitation forestière illégale des entreprises chinoises au Gabon et au Congo.
Selon les preuves recueillies par l’EIA, à l’issue d’une enquête de quatre ans dans le Bassin du Congo, le groupe chinois Dejia -détenant à lui seul 1,5 million d’hectares de forêts tropicales au Gabon et au Congo-a construit son modèle économique autour de violations permanentes des lois forestières les plus fondamentales. Mais aussi, le non-respect de la réglementation du commerce du bois, la corruption, la fraude fiscale et le non-paiement de millions d’impôts aux gouvernements du Gabon et de la République du Congo.
«Les responsables du groupe ont répété à plusieurs reprises aux enquêteurs de l’EIA que ces crimes étaient impunis en raison des pots-de-vin qu’ils versent régulièrement à plusieurs niveaux de fonctionnaires et de décideurs, y compris des ministres», soutient le rapport.