Débat sur le Franc CFA : L’avis de certains économistes sur la question

DIG/ Faut-il continuer à arrimer le franc CFA à l’euro et au trésor français ?

Le débat fait rage depuis ces 4 dernières années au point de s’inviter régulièrement dans les débats et conférences.

C’est dans cette optique que le think tank gabonais « Imagine Gabon » a organisé, le 1er juin 2019 à Libreville, une conférence sur le thème : « Quel avenir pour le franc CFA en zone Cemac ? »

Pour le Pr Daniel Cohen, agrégé des Sciences économiques, directeur du département d’Économie de l’École normale supérieure et vice-président de l’École d’économie de Paris « ça vaut le coup. Mais à condition que l’épargne européenne, très excédentaire en Europe, aille en Afrique. Et cet excédent ira en Afrique, pas par la volonté du Saint-Esprit, mais si  on crée des véhicules financiers  ad hoc qui permettent d’intéresser les grands investisseurs, les grands assureurs à investir en Afrique. »

Pour le Pr Jean Jacques Ekomie, vice-recteur de l’Université Omar-Bongo, agrégé des facultés des Sciences économiques et membre du Comité de politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), les principales critiques contre le CFA, tiennent à l’identité de cette monnaie, son lieu de fabrication (la France), les modalités du fameux compte de garanties au trésor français, son siège anachronique et l’ambiguïté de la répartition des pouvoirs entre la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), la France et les institutions de Breton Woods .

« La politique monétaire a un moindre impact sur l’économie réelle. Elle ne peut se substituer aux politiques commerciales, budgétaires, politiques d’investissement. Le problème central est lié aux structures de production. Le débat sur le Franc CFA, sous-multiple de l’Euro, est non prioritaire. Ce d’autant qu’aucun Etat de la communauté économique et monétaire (Cemac), aucune entreprise n’impute une quelconque contre-performance à cette monnaie », a t-il argumenté.

L’analyste financier, Cédric Mbeng Mezui, a plutôt fait de la prospective démographique.

« L’avenir du CFA, a-t-il martelé, est lié au devenir de la Cemac lequel dépendra de son industrialisation, de la capacité des Etats à intégrer le bénéfice de sa population croissante, et la création d’une stratégie régionale de développement des villes et territoires. La monnaie n’est qu’un instrument », a t-il martelé.

 

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La Redaction

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