Dépenses publiques  : Les recommandations de la Banque mondiale

DIG/ La Banque mondiale a présenté, le 9 mai 2019 à Libreville, une revue des dépenses publiques pour le Gabon intitulée « Améliorer la qualité de la dépense publique pour favoriser une croissance inclusive ». 

Cet outil d’aide à la bonne gouvernance se concentre notamment sur les dépenses publiques en matière d’éducation, de protection sociale et de santé, lesquelles sont cruciales pour le renforcement du capital humain, la réduction de la pauvreté, et le développement socioéconomique.

Car faut-il le rappeler, le choc pétrolier de 2014 a considérablement réduit la marge de manœuvre budgétaire de l’Etat dans le cadre des dotations consacrées au développement et a fait du rééquilibrage budgétaire une priorité.

Pour la Banque mondiale, les défis les plus urgents du Gabon en matière de développement sont les taux élevés de chômage, de pauvreté et d’inégalités, ainsi que la croissance démographique-souvent plus importante que la croissance économique.

La récente Enquête gabonaise pour l’évaluation de la pauvreté (EGEP 2) a montré que la pauvreté se situe à 33,4% en 2017 tandis l’indice de capital humain n’est qu’a 0,45 ce qui veut dire que le potentiel en capital humain n’est exploitable qu’à un niveau maximum de 45%.

« Depuis 2014, les déséquilibres budgétaires croissants ont contraint le gouvernement à réduire les dépenses publiques : il est encore possible de rééquilibrer davantage les finances publiques. Les allocations budgétaires devraient privilégier l’accès à des services de qualité en santé et d’éducation, tout en renforçant le ciblage et la couverture protection sociale non contributive »,  a indiqué David Elmaleh, économiste pays pour le Gabon à la Banque mondiale, et co-auteur du rapport.

Bréviaire*Ce document de 200 pages étudie les tendances de la composition et la qualité des dépenses publiques et leur cohérence avec les objectifs de développement du Gabon.

« Le gouvernement devrait poursuivre les deux priorités suivantes : accroître la marge de manœuvre budgétaire dans la mesure du possible et améliorer l’efficience des dépenses dans tous les secteurs. Un certain nombre de réformes allant dans ce sens ont déjà commencé et doivent poursuivre leur mise en œuvre, notamment l’introduction de gestion par résultats dans le secteur primaire de la santé et l’adoption d’un mécanisme de ciblage basé sur des indicateurs objectifs de pauvreté pour les Gabonais économiquement faibles (GEF)», a souligné Alice Ouedraogo, représentante résidente de la Banque mondiale pour le Gabon.

L’étude conclut que le gouvernement devrait accroître et réduire l’irrégularité des dépenses publiques en matière de services sociaux. Il devrait améliorer également l’efficacité de ces dépenses, notamment en améliorant l’allocation dans les secteurs sociaux et en rendant ces dépenses plus progressives.

L’allocation actuelle privilégie les services tertiaires par rapport aux services primaires. Les systèmes de données ainsi que la gestion des services publics devraient être améliorés. Cela permettrait par exemple dans l’éducation de fournir des informations essentielles pour améliorer les dispositifs et affecter le personnel aux programmes.

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La Redaction

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