Quand la dette de l’Etat intensifie le chômage des Gabonais 

DIG/ Avec un taux de chômage élevé se situant à 35% et une faible population de moins de 2 millions d’habitants, le Gabon ne cesse de sombrer dans une instabilité socio-économique inquiétante caractérisée  par des licenciements exponentiels et la fermeture des entreprises privées et para-publiques.

Le cas de Sodexo Gabon

L’actualité la plus récente concerne la fermeture  de la société Sodexo Libreville et Franceville dont les employés encore sur les lieux ont outrepassé l’ordre de la direction générale de restituer les locaux au propriétaire avant le 15 mars dernier.

Et conformément au projet de licenciement initié par la direction générale, près de 185 employés de Sodexo Libreville, 206 agents de Sodexo Port Gentil et 38 de Sodexo Franceville sont sur la voie du chômage.

Le départ de cette entreprise est dû en grande partie au poids de la dette de l’Etat se chiffrant à environ 10,5 milliards et la non reconduction de celle-ci dans la gestion des restaurants universitaires, selon les propos du délégué du personnel Francis Koumba.

Ce dernier ajoute que cette décision met fin à la formation d’une centaine d’apprenants issus de la 5ème promotion et provenant pour la plupart des quartiers sous-intégrés.

La mise en place de projet de licenciement économique, comme raison évoqué par les chefs d’entreprise en cette période, n’a pas épargné la Société  Meunière et Avicole du Gabon.

L’avenir sombre des 57 employés de la SMAG

Le directeur général Bruno Lardit entend restreindre ses effectifs de 57 employés pour de « raisons économiques ». Le non respect des engagements de l’Etat gabonais reste l’origine principale de cette décision. L’Etat est débiteur de cet opérateur  à hauteur de 12 milliards de FCFA.

Situation regrettable de 491 étudiants d’Afram

En jetant un regard objectif sur la situation de 491 étudiants d’Afram orientés par l’Etat à travers l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) vers des établissements privés, la désolation est aussi grande qu’on ne pouvait s’imaginer depuis la rentrée de septembre 2016.

Selon le collectif des étudiants, manifestant le 30 janvier dernier devant la primature, l’Académie Franco-américaine de Management (Afram) a interrompu la formation de ces derniers.

Pour certains en fin de cycle et pour d’autres en attente de leurs parchemins. Une trentaine d’apprenants issus du programme Licence AES (en partenariat avec l’Université Paul Valerie Monpellier III de France) en fin cycle ont suspendu leur formation. Cette situation est la résultante du non règlement de la dette de l’Etat galopante durant des années. Au point de se situer à environ 1 milliard, selon une source proche du dossier. Une réalité qui s’applique à plusieurs structures dans le pays.

Mutisme : posture répréhensible de l’Etat

Malgré tous ces signaux, le gouvernement gabonais ne semble pas prendre la mesure réelle de cette situation  dont les conséquences se répercutent de plus en plus sur le tissu socio-économique du pays.

Le délégué du personnel de Sodexo, Francis Koumba affirme n’avoir reçu aucune réponse de la part des autorités à qui il a adressé des correspondances.

Dans le même sens s’exprime un étudiant d’Afram condamnant « l’irresponsabilité » du gouvernement.

«Tous les étudiants du programme français AES est déclaré année blanche. Le gouvernement ne veut pas que l’on sache ce qui se passe réellement. Comment peut-on nous demander d’arrêter une formation en fin de cycle ? », s’est-il  interrogé exaspéré.

D.B.M

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La Redaction

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