DIG/ Le spectre d’une dévaluation du FCFA plane à nouveau sur les 6 pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), après le sommet extraordinaire qui s’est tenu, le jeudi 25 octobre 2018, à Ndjamena au Tchad.
Tous les regards se tournent désormais vers deux pays : Le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale, pressés par les autres Etats membres de conclure un plan d’ajustement avec le Fonds monétaire international (FMI) afin d’éviter une crise des finances et, par conséquent, une dévaluation. Une menace agitée, en coulisses, par les grands argentiers de la planète.
Ces derniers insistent sur la nécessité de veiller à ce que les recettes d’exportations soient bien rapatriées dans les pays et n’aillent pas gonfler les comptes en banque offshore.
Une situation qu’a fortement déplorée le président de la Commission de la Cemac.
Dans un discours-bilan prononcé le 25 octobre 2018 devant les Chefs d’Etats et leurs représentants, Daniel Ona Ondo a dénoncé les nombreux dérapages budgétaires persistants des pays de la zone, et un certain relâchement des efforts de redressement suite à la remontée des cours du pétrole.
« Au terme des deux premières années de mise en œuvre desdits programmes, les résultats, il faut l’admettre, restent globalement en deçà des attentes. En dépit des améliorations des indicateurs macro-économiques, du fait en grande partie de l’appréciation des termes de l’échange, la fragilité de nos économies reste un sujet de préoccupation majeure », a t-il relevé.
« En effet, la croissance économique reste très faible et contrastée entre les pays de la zone. Les réserves de change se situent en deçà des 3 mois d’importation requis, malgré la remontée des cours du pétrole et les appuis budgétaires reçus des bailleurs ; Les performances budgétaires entre les Etats membres sont très inégales avec des dérapages budgétaires observés dans certains pays en lien entre autres, avec la pression exercée sur les finances publiques par le défi sécuritaire. A ces effets, il convient de relever le risque patent pour nos Etats, d’une implémentation, chacun à son rythme, de la stratégie régionale des réformes que vous avez adoptée à Yaoundé », a souligné Daniel Ona Ondo.
L’ancien Premier ministre gabonais a rappelé l’urgence d’efforts conséquents pour restaurer la viabilité des cadres budgétaires et des comptes extérieurs, procéder à des corrections nécessaires, en somme, maintenir le cap des réformes économiques.
Urgence
Dans cet élan, un accent particulier devrait être porté sur certains domaines prioritaires, a t-il insisté.
1/ En ce qui concerne l’amélioration du volume de réserves de change, le strict respect de la réglementation des changes, le rapatriement des recettes d’exportation et la renégociation des contrats d’exploitation des grandes entreprises peuvent y contribuer. .
2/ Quant à la mobilisation des recettes fiscales, nous devons sans plus attendre, face au resserrement des conditions de financement et des impératifs de soutenabilité de la dette publique, mobiliser davantage nos ressources intérieures.
3/ Pour ce qui est de nos rapports avec le FMl, la conclusion urgente de programmes économiques et financiers avec le FMI par le Congo et la Guinée Equatoriale s’impose avec acuité afin d’éviter le risque de passager clandestin.
4/ Et enfin, il est plus que jamais impératif d’accélérer les réformes structurelles en cours visant la diversification de l’économie, l’amélioration du climat des affaires et l’approfondissement de l’intégration régionale.
- Consultez le discours et le communiqué final : ALLOCUTION DU PRESIDENT DE LA CEMAC (2) (1)
- Communique_ Final CCE Oct 2018 (2) (1)