Discours à la nation d’Ali Bongo : Si loin et si proche de la réalité…

DIG/ A la veille de la célébration du 59e anniversaire de l’accession du Gabon à la souveraineté internationale, le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, a adressé, le 16 août 2019, à la nation un discours plein de promesses et d’espoir.

Le plus remarquable est, sans nul doute, le lancement, dès le mois prochain (septembre 2019), des travaux de construction de la « Transgabonaise », cette route dite « économique », tant budgétisée mais qui n’a jamais vu le jour, depuis plusieurs décennies, entre Libreville, la capitale du Gabon et Franceville, dans la province du Haut-Ogooué (Sud-est), sur un linéaire de 780 Km.

Cette promesse se veut être la conséquence de l’embellie financière tirée des réformes engagées dans le cadre des mesures dites « d’austérité » prises par le gouvernement dès mi-juin 2018 pour redresser les finances de l’Etat qui s’étaient essoufflées sous le poids de mauvais choix d’investissements conjugués à l’effondrement des cours de l’or noir. Mais aussi celle du plan triennal de relance économique (PRE) initié en 2017 et qui devra connaitre son aboutissement à la fin de cette année.

Le président de la République a aussi promis l’application « de l’égalité des chances à tous, notamment aux personnes, aux organisations et institutions quels que soient les lieux et les niveaux où ils se trouvent ». C’est la preuve que cette politique n’a pas été satisfaisante alors même qu’elle avait tout un ministère dédié.

De ce fait, il a instruit le gouvernement de « doubler le taux de création d’emplois » afin de donner du travail aux jeunes à partir de l’âge de 25 ans ; de renforcer la décentralisation via des approches comme le Fonds d’initiatives départementales (FID) annoncé en avril 2018 à Franceville mais qui tarde à se mettre en place ; de proposer des conditions de vie dignes, comprenant l’accès à l’eau, au logement, aux transports publics, à l’éducation, à la santé et au travail. Mais aussi et surtout l’augmentation des pensions des retraites, des bourses et des prestations d’assurance maladie.

Pourtant, selon plusieurs analystes gabonais, la croissance que les différentes réformes ont généré (environ 3,5 %) ne suffira pas pour lancer tous ces grands chantiers annoncés.

Selon l’économiste Mays Mouissi, elle demeure insuffisante et ne saurait prétendre amener le Gabon à la diversification réelle de son économie si une vraie cure d’assainissement n’est pas pratiquée.

Il s’agit notamment, avait-il indiqué, du démantèlement des instituions qu’on qualifie de « gouffres à sous », telles que le Sénat, le CND, le CESE, la HAC… et la réduction de moitié du nombre de parlementaires.

Il avait proposé que la maigre croissance enregistrée par le Gabon serve à relancer l’économie à travers le paiement de la dette intérieure afin d’encourager la consommation et redonner un peu d’espoir aux opérateurs économiques nationaux.

Téléchargez le discours officiel : FR20190816 -CP -DISCOURS PR FINAL 17 août 2019 (1)

DY

 

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