Endettement public : Jean-Marie Ogandaga veut plus de contrôles sur les projets

DIG/ L’explosion de la dette publique du Gabon et son règlement fait l’objet de nombreuses inquiétudes de la part des partenaires internatinaux et domestiques du Gabon.

Si la direction générale de la Dette tente de minimiser « avec arrogance » sa portée dans l’opinion nationale et ses conséquences à long terme, il n’en demeure pas moins que ce sujet préoccupe, au plus au point, l’exécutif qui tente, par tous les moyens, de la juguler par la mise en place de mécanismes de contrôle et de prévention.

Pour le ministre de l’Economie, Jean-Marie Ogandaga, la mise en place du Comité National de la Dette Publique (CNDP) créée récemment devrait permettre désormais de s’assurer que les projets d’endettement fassent l’objet d’une analyse par plusieurs experts et que les projets concernés rentrent bien dans la stratégie de développement de notre pays.

« Depuis fin 2016 où l’Etat a enregistré des arriérés de paiement sur son service de la dette extérieure et intérieure, à la suite de la forte contraction des recettes publiques, nos partenaires financiers se font entendre plus que d’habitude.

Et pourtant, il est bon de rappeler que ce sont exactement les mêmes partenaires qui ont bénéficié, juste quelque temps avant, de la régularité des paiements du gouvernement des années durant.

Ceci dit, le gouvernement est soucieux de tenir tous ses engagements et encore plus, ceux au titre du service de la dette extérieure et domestique. Cette préoccupation est partie intégrante du PRE et a d’ailleurs été clairement réaffirmée par le Chef de l’Etat, lors de la veille stratégique sur les finances publiques tenue récemment au Cap Estérias.

A ce titre, je voudrais vous indiquer qu’en continuité des efforts de paiement entrepris depuis 2017, les règlements globaux à fin septembre 2018 se chiffrent à 477 milliards de FCFA répartis entre 264,75 milliards de FCFA de paiements extérieurs et 213,25 milliards de FCFA de paiements intérieurs. Ces chiffres ne prennent pas en comptes les paiements effectués à la veille de la présentation du dossier du Gabon au Conseil d’Administration du FMI.

Il me semble important de relever que ces efforts ont été consentis dans un contexte particulier marqué, notamment par des décalages dans les dates des décaissements des appuis budgétaires attendus de certains de nos partenaires au développement. En matière de stratégie d’endettement, je voudrais vous rappeler que le gouvernement a adopté en 2014 une stratégie financière ayant pour objectif de placer notre pays comme un émetteur de référence sur le marché financier de la Cemac et une valeur sûre des émetteurs émergents sur le marché financier international, tout en renforçant son profil auprès des bailleurs de fond bilatéraux et multilatéraux.

L’adoption de cette stratégie tenait compte de l’atout que constitue la capacité de mobiliser des financements, pour un Etat qui a un programme de développement économique et social ambitieux. La mise en œuvre des mesures qui sous-tendent cette stratégie, notamment les volets communication financière et respect des engagements contractuels ont permis de mobiliser d’importantes ressources financières depuis 2015. 

S’agissant de la dette intérieure, nous nous sommes accordés avec les opérateurs privés pour mettre en œuvre un Club de Libreville. Cette approche concertée devrait permettre d’apurer progressivement une partie de la dette publique domestique tout en laissant quelques marges de manœuvre budgétaires à l’Etat.

A propos du Comité national de la dette publique, je puis simplement vous dire que ce dernier a vocation à doter les pouvoirs publics d’un instrument technique, pour s’assurer que les projets d’endettement fassent l’objet d’une analyse par plusieurs experts et que les projets concernés rentrent bien dans la stratégie de développement de notre pays. De cette façon, la question de la dette cessera d’être une exclusivité de la Direction générale de la Dette pour devenir une préoccupation de plusieurs structures de l’administration publique », a rassuré le ministre de l’Economie dans un entretien accordé au quotidien L’Union.

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La Redaction

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