DIG/ D’après les premières conclusions du rapport d’audit commandé par la nouvelle direction générale de la CNAMGS, l’organisme social de soutien aux Gabonais économiquement faibles a dépensé 6 milliards de francs, rien que pour les évacuations sanitaires au Maroc et en Tunisie. Un chiffre alarmant qui sent la surfacturation pour une structure en déliquescence financière et incapable d’honorer sa dette vis-à-vis des pharmacies.
« Nous avons commandé un audit financier et organisationnel auprès d’un des plus grands cabinets d’audit au monde, en vue d’avoir un état des lieux précis de la situation de la Cnamgs. Le rapport est déjà sur ma table et va être soumis aux instances supérieures. Un autre audit a également été commandé pour comprendre comment et pourquoi la Cnamgs, chaque année, a pu dépenser entre 5 et 6 milliards de francs au titre des évacuations sanitaires au Maroc et en Tunisie » a indiqué le nouveau directeur général de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), Renaud Allogho Akoue, lors de la conférence de presse organisé le 2 février 2018.
Les contrats fournisseurs ont également été « épluchés » par la nouvelle équipe. Ainsi, suite à la suspension de certaines factures fantaisistes, un certain nombre d’entre elles ont été résiliées ou renégociées à la baisse, faisant ainsi gagner à l’entreprise près de 600 millions de francs en l’espace de trois mois.
Au niveau des différents recrutements, il a été décidé de geler près de 40 embauches dans les fonctions supports (comptabilité, achats..).
A la question de savoir pourquoi plusieurs pharmacies et autres structures sanitaires refusent-elles de servir les assurés de la Cnamg, M. Allogo Akoue s’est voulu des plus clairs :
« La dette due aux pharmacies est bien réelle. Nous avons réglé en deux mois et demi plus de 9 milliards aux pharmacies et autres structures sanitaires. Aujourd’hui, l’essentiel des factures 2017 des pharmacies est réglée. Les prestations ont repris dans la quasi-totalité des pharmacies. Je reconnais qu’il y a encore, pour certains, des problèmes, non pas financiers, mais d’ordre opérationnels que nous sommes en train de régler. Nous comprenons les craintes des Gabonais et de nos partenaires. Nous sommes en train de tout faire pour régler ces difficultés. Nous avons une grande dette au niveau des hôpitaux publics. Là aussi, nous nous attelons à trouver des solutions », a t-il expliqué.