DIG/ Dans une étude parue le 4 décembre 2017 intitulé « Franc CFA : Quels pays souffriraient le plus d’une dévaluation ? », Standards and Poors Global Ratings, ressort les différents scénarios qui pourraient avoir lieu si les francs CFA subissaient une dévaluation.
La célèbre agence de notation américaine explique toutefois, que ces éventualités rentrent dans le cadre d’une spéculation, car les perspectives de notation souveraines des Etats de la zone Franc CFA restent stable.
Le document de 15 pages, riches de graphiques assez instructifs, démontre comment la soutenabilité du franc CFA est de nouveau remise en question. Des facteurs tels qu’une faible convergence économique, une chute des cours pétroliers ou encore un déséquilibre extérieur et budgétaire sont présentés comme des éléments d’incertitudes quant à l’avenir de cette monnaie, doublement commune aux pays de la Cemac et de l’Uemoa qui l’utilisent.
Les analyses du rapport suggèrent cependant que le franc CFA des économies de l’Afrique centrale est assujetti à plus de pressions que celui de l’Afrique de l’ouest et que, des 14 pays qui composent ces 2 zones monétaires, la dévaluation affecterait plus le Congo en raison de sa forte dépendance aux recettes pétrolières et de l’absence de réelles reformes budgétaires depuis la chute des cours pétroliers en 2014.
La publication montre aussi que le Cameroun et le Gabon en zone Cemac, ainsi que la Côte d’Ivoire et le Sénégal en zone UEMOA, verraient le poids de leur dette considérablement augmentée, si une dévaluation avait lieu. Cependant, en zone Cemac, cette situation critique pourrait être réduite avec les programmes conclus récemment avec le FMI et la plupart des pays de la zone qui atténueraient les déséquilibres extérieurs et budgétaires, tandis qu’en UEMOA, les activités économiques relativement dynamiques de la Côte d’Ivoire et du Sénégal devraient limiter les pressions sur le taux de change.
L’un des points remarquables que l’agence de notation soulève enfin est que le franc CFA, face à son impopularité, est peut-être meilleur que les autres alternatives évoquées pour les pays qui l’utilisent, car il a permis de contenir l’inflation malgré une période de crises politiques et de chocs de prix sur le marché des matières premières.
(Source : Agence Ecofin)